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Cet hommage se veut une célébration du legs culturel de cet artiste hors pair et l'un des fondateurs de l'art contemporain au Maroc, et une reconnaissance à sa contribution à l'enrichissement du champ culturel aux niveaux national et international et au renforcement du rayonnement de l'art plastique marocain. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général de la Fondation du Forum d'Assilah, Mohamed Benaïssa, a souligné que la scène artistique et culturelle marocaine a perdu un grand artiste qui a contribué amplement tant par son œuvre que par son activité à forger la modernité artistique du Royaume, passant en revue les temps forts ayant marqué sa relation avec feu Farid Belkahia, qui a perduré depuis des décennies. «Feu Farid Belkahia est une valeur artistique fixe, un initiateur de projets culturels collectifs et un novateur, dans la mesure où il a su développer une expérience artistique allant de la peinture au travail à base de cuir, de henné et de cuivre», a-t-il dit. M. Benaïssa a, dans ce cadre, rappelé que feu Farid Belkahia était l'un des fondateurs des ateliers de gravure et de peinture murale organisés dans le cadre du Moussem d'Assilah depuis ses premières éditions, notant qu'il a également eu le mérite d'exposer ses œuvres dans plusieurs musées au niveau international, dont le musée arabe d'Art moderne au Qatar et le musée Tate à Londres.
Dans ce sens, M. Benaïssa a assuré que certaines de ses créations artistiques seront recueillies pour être exposées dans le musée d'Assilah, qui sera inauguré prochainement. Pour sa part, le directeur de l'Institut universitaire de la recherche scientifique de Rabat et critique d'art, Farid Zahi, a fait savoir que cet hommage à feu Farid Belkahia par ses amis, les connaisseurs de son art et par la ville dans laquelle il a laissé une empreinte indélébile depuis la première édition du Moussem international d'Assilah en 1978, constitue une consécration de son parcours multiple et riche, qui était une exploration permanente de l'infinie richesse de l'Homme, de la matière et de ses significations plurielle, matérielle, spirituelle et interhumaine.
Il a ainsi mis l'accent sur les moments forts ayant marqué le parcours professionnel de feu Farid Belkahia, depuis son retour de l'étranger au début des années soixante, où il a su mener avec beaucoup d'audace l'École des beaux-arts de Casablanca et dessiner les orientations de la recherche plastique au Maroc, relevant son militantisme pour un art marocain empreint de sa propre culture et identité.
«Du cuivre à la peau, il a rendu hommage à sa culture et à sa tradition, à travers une série d'œuvres dédiée à Al Idrissi, à Jérusalem et à bien d'autres figures et lieux emblématiques de la culture arabe», s'est-il réjoui, notant son attachement indéfectible à la ville d'Assilah, où il a été l'un des artistes qui ont contribué efficacement à la naissance et à la pérennité de son Moussem culturel, avec sa participation aux premières peintures murales et sa contribution à la mise en place de l'atelier de gravure. Feu Farid Belkahia était également le premier artiste marocain à offrir à Assilah le design de la chaussée de la place Léopol Sédar Senghor, un hommage réel et symbolique à Senghor, une personnalité emblématique de l'Afrique, a-t-il poursuivi.
De son côté, Moulim El Aroussi, philosophe et critique d'art, a souligné que cet hommage particulier rendu à feu Farid Belkahia vient célébrer son parcours artistique unique et sa contribution à l'enrichissement de l'histoire d'art contemporain marocain, avec près de soixante ans de création artistique.
M. El Aroussi a, à cet égard, estimé que feu Farid Belkahia constituait une référence dans l'histoire de l'art plastique et un modèle pour les jeunes artistes, par son engagement dans le domaine artistique, notant qu'il avait parfaitement réussi à articuler d'une manière judicieuse la tradition et la modernité, tout en maintenant son attachement à l'héritage culturel marocain et en s'ouvrant à l'art contemporain.
Le commissaire et chercheur au musée Tate Modern à Londres, l'Iranien Mourad Montazami a fait une lecture de plusieurs de ses œuvres exposées au musée, mettant l'accent sur son expérience profonde et la particularité de ses créations, où il a su développer une forme artistique qui lui est propre.
