En dépit de son climat semi-aride, le Maroc se caractérise par sa grande richesse en zones humides en comparaison avec les autres pays maghrébins. «Elles sont estimées à quelque 200.000 hectares, soit 0,3% de la superficie du pays. De plus, le Royaume dispose de 3.500 kilomètres de côte marine et d'une dizaine de milliers de kilomètres pour le réseau fluvial», souligne dans une déclaration au «Matin», Oumnia Himmi, qui a représenté le Maroc, en novembre 2014, à l’atelier de Hammamet (Tunisie) sur la promotion de l’utilisation et la conservation rationnelle des zones humides dans les pays du Maghreb. Également membre du GREPOM (Groupe de recherche pour la protection des oiseaux au Maroc) et enseignante chercheuse à l'Institut scientifique de l’Université Mohammed V de Rabat, Oumnia Himmi nous déclare qu’un inventaire des zones humides du Maroc a été récemment établi et a permis d'énumérer quelque 900 sites, sans compter les milliers de sources et de mares temporaires.
Multiples menaces écologiques
Cependant, ces fragiles écosystèmes sont sous le coup de menaces de diverses natures : irrégularité des précipitations, pression démographique et urbaine, pollution, barrages qui risquent de les assécher… Mais pour l’enseignante, le plus grave problème est d’ordre juridique. «Le plus grand problème est que le département en charge de leur protection n'a pas d'autorité sur la gestion du foncier : les Agences de bassins hydrauliques décident, sans se concerter avec le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, du sort des zones humides continentales, alors que celui des zones humides littorales est entre les mains des travaux publics», déplore l'enseignante.
