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Le Plan de développement de l’Anapec 2016-2020, présenté la semaine dernière à Rabat, est ambitieux. Il fixe, à travers diverses actions, de doubler le nombre d’insertions des chercheurs d’emploi et tripler le nombre de bénéficiaires des programmes d’amélioration de l’employabilité et les projets d’auto-emploi à l’horizon 2020.
Cette nouvelle feuille de route est axée notamment sur le déploiement d’offres de services adaptées au profit de toutes les catégories de chercheurs d’emploi, dans toutes les régions. Il s’agit de faciliter l'accès au premier emploi pour les jeunes diplômés et de développer l'employabilité des diplômés en chômage de longue durée, tout en offrant des services particuliers pour les personnes à bas niveau scolaire et les handicapés.
En termes de chiffres, l’Agence veut insérer 445.000 personnes dans la vie active et améliorer l’employabilité de 554.000 jeunes chercheurs d’emploi sur les cinq années à venir. De même, l’Anapec prévoit de poursuivre la promotion des initiatives territoriales pour œuvrer au développement des services de proximité et offrir aux porteurs de projets d'auto-emploi un accompagnement sur mesure de qualité. Ce dernier dispositif ambitionne d’accompagner 20.000 porteurs de projets, avec la création de 10.000 TPE/AGR et la génération de plus de 30.000 emplois au total, à l’horizon 2020. Pour relever ces défis, l’institution compte renforcer ses capacités et étendre sa couverture territoriale, et ce, dans la perspective de réduire les disparités territoriales en matière d’emploi par une régulation interrégionale soutenue. Au programme figure également le développement du dispositif «Cross canal» pour les services à distance, afin de servir plus de bénéficiaires et satisfaire les attentes des jeunes. Notons que ce nouveau plan de développement de l’Anapec vise une évolution annuelle de 10 à 15% de ses réalisations sur les cinq années, selon le programme ou la prestation. En 2020, l’Agence espère franchir le palier des 120.000 insertions et des 3.000 TPE, en moyenne annuelle.
Le contrat d'insertion amélioré
En réponse à la question du «Matin Eco» sur les contrats d’insertion, le DG de l’Anapec, Anass Doukkali, a déclaré que de nouvelles mesures seraient mises en place, dans le cadre du contrat-insertion amélioré. Celui-ci verra notamment la réduction de la durée de stage à 24 mois au maximum, au lieu de 36 mois. Au cours de cette période, le stagiaire bénéficiera de l’assurance maladie obligatoire. Du côté des entreprises, la condition de recruter 60% au minimum des stagiaires. Si l’entreprise décide de basculer vers un contrat CDI,
celle-ci bénéficiera de 12 mois de prise en charge de la part patronale de la couverture sociale.
Questions à Anass Doukkali - Directeur général de l’Anapec
«L’Anapec se fixe l’objectif de faire bénéficier 554.000 personnes des différents programmes de formation»
Éco-Emploi : Quel rôle joue l’Anapec dans le déploiement de la Stratégie nationale de l’emploi (SNE) ?
Anass Doukkali : Le diagnostic de la situation de l’emploi au Maroc montre que le développement de l’emploi requiert une démarche globale et intégrée, assurant cohérence et harmonisation entre l’économie,
l’éducation et la formation, la législation du travail, les programmes actifs d’emploi et l’intermédiation en plus des différents leviers de développement de l’emploi. La stratégie, qui a pour finalité la promotion de l’emploi productif et décent, comporte quatre orientations stratégiques : promouvoir la création d'emplois, valoriser le capital humain, développer la gouvernance du marché du travail et finalement renforcer les programmes actifs d'emploi et développer l'intermédiation.
Le Plan de développement de l’Anapec à l’horizon 2020, qui constitue une véritable feuille de route pour les 5 années à venir, rentre dans le cadre de la mise en œuvre de cette SNE à l’horizon 2025. Ce plan comporte une vision nouvelle et ambitieuse ayant comme objectifs l’élargissement des services de l’agence à d’autres catégories et l’extension du réseau des agences pour couvrir toutes les régions.
Elles seront créées ainsi dans les centres urbains de plus de 20.000 habitants. Par ailleurs, l’Agence multipliera ses réalisations à l’horizon 2020 à travers l’insertion de 445.000 personnes dans la vie active, l’amélioration de l’employabilité de 554.000 jeunes chercheurs d’emploi et l’accompagnement de 20.000 porteurs de projets d’auto-emploi. En plus, l'Anapec travaillera pour faciliter l'accès au premier emploi pour les jeunes diplômés et
développer l'employabilité des diplômés en chômage de longue durée, tout en offrant des services adaptés aux personnes à bas niveau scolaire et aux handicapés. L'Agence compte également poursuivre la promotion des initiatives territoriales pour œuvrer au développement des services de proximité et accompagner les porteurs de projets d'auto-emploi et travaillera sur l'amélioration de la transparence du marché de l'emploi, le développement et l'amélioration des prestations fournies aux employeurs et l'accompagnement des secteurs avec des programmes spécifiques.
Quelle est la place de l’employabilité des jeunes dans le plan «Anapec 2020» ?
L’amélioration de l’employabilité des jeunes chercheurs d’emploi consiste à renforcer leurs capacités, selon leurs besoins spécifiques, sur les plans technique, comportemental et méthodique.
L’Anapec y contribue à travers plusieurs programmes et prestations comme la formation contractualisée pour l’emploi, la formation qualifiante, le dispositif d’appui aux secteurs émergents et les ateliers de recherche d’emploi. Dans son Plan de développement «Anapec 2020», l’Agence se fixe l’objectif de faire bénéficier 554.000 personnes des différents programmes de formation mis en œuvre directement par l’Anapec ou dans un cadre partenarial, en plus des ateliers de recherche d’emploi.
Dans le même cadre, une convention-cadre de partenariat a été signée le 19 novembre 2015 à Rabat entre le ministère de l'Économie et des Finances, le ministère de l'Education nationale et de la formation professionnelle, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres et le ministère de l'Emploi et des affaires sociales, en plus de l'Anapec, l'OFPPT et la CGEM, donnant lieu au programme Taettir. Ce programme vise l’amélioration de l’employabilité de 25.000 licenciés à l’horizon 2018 à travers des formations techniques et en soft-skills qui prennent en compte les exigences du marché du travail au profit des licenciés.
Dans ce programme, le rôle de l’Anapec est de mettre à la disposition des acteurs les résultats de l’étude de veille prospective sur l’emploi qui se fait chaque année et de communiquer autour du programme aux personnes inscrites dans la base de données de l’agence.
En plus, l’Agence va organiser dans le cadre du programme des rencontres de formation sur le marché de l’emploi, les secteurs porteurs et les techniques de recherche d’emploi, tout en expliquant la procédure de postulation à travers le portail d’e-intermédiation et la consultation des offres d’emploi disponibles.
