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L’enseignement préscolaire à la loupe

Le Haut Commissariat au Plan vient de dévoiler, cette semaine, les résultats de son enquête nationale sur l’enseignement préscolaire, réalisée en octobre-novembre 2014.

L’enseignement préscolaire à la loupe
La préscolarisation d'un enfant est souvent déterminée par le niveau éducatif des parents.

Effectuée sur un échantillon de 12.500 ménages représentatifs de l’ensemble des régions et des catégories sociales, l’enquête réalisée par le HCP visait à obtenir un état des lieux de la préscolarisation au Maroc, d’en mesurer l’impact sur le parcours scolaire et le devenir social des individus.
Les résultats y afférents ont ainsi porté sur les grandes tendances de la préscolarisation, les déterminants de l’accès à l’enseignement préscolaire et l’effet de la préscolarisation sur la réussite scolaire et le capital humain. En 2014, le taux de fréquentation du préscolaire était de l’ordre de 48,7%. Un pourcentage qui laisse à désirer. Selon l’enquête, 995.000 enfants âgés de 3 à 5 ans ont été préscolarisés. Et d’ajouter que l’accès au préscolaire débute à un âge moyen de 3,3 ans, ce qui correspond à une moyenne de préscolarisation de 1,5 année.

Toutefois, les résultats de l’enquête ont montré qu’en 2014, plus de la moitié des enfants âgés de 3 à 5 ans n’avaient pas encore fréquenté un établissement d’enseignement préscolaire pour des raisons liées, entre autres, au genre de l’enfant et à ses atouts familiaux et sociaux. S’agissant du genre, le HCP avance que les parents s’avèrent plus favorables à la préscolarisation des garçons (51,1%) qu’à celle des filles (46,2%). Et quel que soit l’âge, le taux de préscolarisation des garçons reste supérieur à celui des filles, de 6,3% à l’âge de 3 ans et de 10,5% à l’âge de 5 ans.
L’impact de la situation socio-économique des ménages sur la préscolarisation des enfants est également avéré. En effet, les chances de préscolarisation sont particulièrement minces parmi les ménages à taille élevée. D’après l’enquête, plus le nombre d’enfants dans le ménage augmente, plus les chances de préscolarisation se rétrécissent. Les ménages ayant 2 enfants enregistrent un taux de préscolarisation (55,1%) presque deux fois supérieur à celui des ménages ayant plus de 3 enfants (29,8%).
Le niveau scolaire des parents joue également un rôle dans la préscolarisation des enfants. Les parents de niveau scolaire moyen ou élevé et/ou d’origine sociale moyenne ou aisée sont plus attachés à la préscolarisation de leurs enfants. Ainsi, les chances de préscolarisation d’un enfant dont le père a un niveau d’études supérieures (78,6%) sont 2,5 fois supérieures celles d’un enfant dont le père n’a jamais été à l’école, a indiqué l’enquête.

L’autre facteur déterminant dans la préscolarisation des enfants est le milieu de résidence. Les enfants issus des milieux urbains sont avantagés par rapport aux enfants des zones rurales. En chiffres, le taux de préscolarisation dans le milieu urbain (72,6%) est 3,7 fois supérieur au taux enregistré dans le milieu rural (19,6%). Cependant, l’enquête précise que «dans le milieu rural, l’accès à l’enseignement préscolaire s’améliore à mesure que se réduit la distance à la route et aux points d’eau».
L’autre constat révélé par l’enquête est la forte présence du secteur d’enseignement moderne (crèche, maternelle) avec 93,3% des enfants préscolarisés contre 6,7% dans le secteur traditionnel. Aussi, l’enquête a mis en avant l’importance accrue de l’enseignement privé. D’après les chiffres du HCP, le secteur privé accueille 94,5% des enfants préscolarisés, contre 5,5% pour le secteur public.
Sur ce registre, deux grandes tendances ressortent. La première est liée à la privatisation de l’enseignement préscolaire. Pour le HCP, les établissements préscolaires privés totalisent dans les années 2000 près de 93,5% des enfants préscolarisés contre 76% dans les années 1960.

La seconde tendance est la modernisation du préscolaire. Dans les années 1960, le secteur d’enseignement préscolaire moderne accueillait 17,5% des préscolarisés, contre 90,3% dans les années 2000.
L’enquête du HCP s’est également penchée sur les langues d’apprentissage. Il a été démontré que l’arabe figurait en tête des langues d’apprentissages avec 52,2%, suivi du français-arabe (45,5%) et, de loin, de l’anglais-français-arabe (1,3%).

À travers ces résultats, le HCP s’est arrêté sur l’importance de la préscolarisation des enfants et son impact sur le capital humain. D’après l’enquête, «l’enseignement préscolaire réduit de moitié les déperditions scolaires, améliore la réussite d’au moins 50%, tout au long de la trajectoire scolaire et majore significativement le capital humain et l’espérance de vie scolaire». 

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