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L’exercice illégal de la médecine dentaire cause un nouveau décès

L’Ordre national des médecins-dentistes tire à nouveau la sonnette d’alarme contre les praticiens exerçant sans autorisation légale suite au décès d’un MRE à Agadir. L’Ordre appelle les ministères concernés et les autorités locales à plus de rigueur et au respect de l’article 3 de la loi 07-05 relatif aux conditions d’exercice de la profession de médecin-dentiste.

L’exercice illégal de la médecine dentaire cause un nouveau décès
Les dentistes ambulants continuent à pratiquer de façon illégale avec les conséquences sanitaires que ça implique.

Un ressortissant marocain résidant aux États-Unis est décédé à Agadir à la suite d’une séance de soins pratiquée dans un laboratoire de prothèse dentaire par un individu non habilité à exercer.
Cette tragédie de trop intervient au moment où l'Ordre national des médecins-dentistes du Maroc (ONMD) et ses partenaires mènent une lutte acharnée contre l'exercice illégal de la médecine dentaire. L’ordre milite pour que les lois régissant la profession soient actualisées, renforcées et appliquées.
Dans son dernier communiqué, l'Ordre national des médecins-dentistes impute cette perte tragique aux autorités administratives locales et les élus locaux qui «continuent à faire preuve de laxisme et de complaisance malgré toutes les circulaires ministérielles qui les ont rappelées à la stricte application des lois en vigueur et en particulier l'article 3 de la loi 07-05», lequel interdit l’exercice de la profession sans être préalablement inscrit au tableau de l’Ordre national des médecins-dentistes.

«Le Maroc du 21e siècle peut-il encore tolérer qu'une profession médicale réglementée soit bafouée et exercée en toute impunité par des individus sans doctorat en médecine dentaire ?» s’insurge Dr Mohamed Jerrar, le président de l’Ordre national des médecins-dentistes. Et de poursuivre : «Ces mêmes individus qui s'arrogent ce droit sous prétexte de l'avoir hérité de leurs ancêtres organisaient d’ailleurs un sit-in de protestation le 6 août dernier devant le ministère de la Santé afin de protester contre le projet de loi 25-14». Texte dans lequel on exige, entre autres, des prothésistes dentaires d’être titulaires d’un diplôme spécialisé.

L'Ordre national des médecins-dentistes du Maroc tire donc une nouvelle fois la sonnette d'alarme et compte sur la diligence habituelle des ministères de la Santé, de l'Intérieur et de la Justice et des libertés pour prendre les mesures nécessaires et procéder à la fermeture définitive de ces locaux ainsi que la poursuite et le jugement impartial de tout contrevenant conformément aux lois en vigueur dans notre pays.

La moitié des prothésistes dentaires exercerait illégalement

L’ONMD rappelle qu’au mois de juin 2014, Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur, a déclaré au Parlement, que d’après un recensement effectué par son ministère, le nombre total des prothésistes dentaires au Maroc était de 3.300, dont plus de la moitié (1.790 plus exactement), ne disposait d’aucune autorisation, sachant que ceux qui en disposent, ne peuvent exercer que la profession de prothésiste dentaire et non pas la médecine dentaire.
À noter que le Maroc voit aussi l’émergence de «dentistes ambulants». Ils ne disposent d’aucune autorisation d’exercice et sillonnent à pied les quartiers populaires, les cafés, les souks hebdomadaires et font du porte-à-porte munis parfois de cartes visites. Extractions, soins de caries et prothèses dentaires sont les principales prestations proposées par ces dentistes. Pour les patients, le point fort de ces pratiques réside dans leur faible coût : «Les tarifs appliqués par les chirurgiens-dentistes sont trop chers. Rien que pour extraire une dent, il faut compter au minimum 200 à 500 DH chez un praticien contre 50 DH chez un dentiste ambulant», confie Hamid, 32 ans, mécanicien au quartier Deb Sultan à Casablanca.

Malheureusement, ces personnes ignorent que leur santé est sérieusement mise en jeu. «Les conditions d’hygiène et de stérilisation du matériel n’étant pas respectées, d’énormes risques de contamination et de transmission de maladies graves telles que l’hépatite, la tuberculose ou encore le Sida guettent les malades», assure Dr Mohamed Jerrar. 

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