Les centrales syndicales se sont enfin décidées. Elles comptent organiser une marche ouvrière nationale le 29 novembre prochain à Casablanca. Cette décision a été annoncée hier au siège de la CDT lors d’une conférence de presse tenue par les dirigeants des quatre plus grands syndicats du Royaume, à savoir l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT, aile Azzouzi) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Selon le programme annoncé par cette alliance syndicale, un sit-in général sera organisé le 8 décembre à Casablanca suivi d’une grève nationale dans la fonction publique et les collectivités locales le 10 du même mois. Dans le même sens, les quatre centrales annoncent l’organisation d’une grève nationale générale, mais sans en fixer la date, dans le secteur privé et public ainsi que dans les établissements publics, semi-publics et les collectivités locales.
Exposant les raisons de cette escalade, les syndicats précisent que les quatre premières années du mandat de l’actuel gouvernement ont démontré clairement que l’Exécutif était «complètement incapable» de mener à bien la réforme des secteurs sociaux tels que l’enseignement, la santé publique et la justice. Une situation qui confirme, selon eux, que le gouvernement n’a pas pu élaborer une politique sociale capable de régler les problèmes de la pauvreté, de la précarité, de l’exclusion sociale et du chômage. Rappelant que la coordination entre les principales centrales syndicales sur l’élaboration de l’ensemble du cahier revendicatif ne date pas d’aujourd’hui, les syndicats ont souligné que leurs attentes restaient les mêmes pour l’ensemble des partenaires sociaux du gouvernement.
Il s’agit de 10 points dont les plus importants portent sur l’augmentation générale des salaires et des pensions de retraite, le renforcement des libertés syndicales et l’ouverture du dialogue pour la mise en place des conventions collectives. Pour rappel, le ton avait monté encore une fois entre le gouvernement et ses partenaires sociaux la veille du dépôt du projet de réforme des retraites proposé par le gouvernement. Un projet refusé par toutes les centrales syndicales, sauf l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), syndicat proche du PJD et qui n’a toujours pas fait savoir sa position. Le dossier des retraites, certainement stratégique pour les syndicats, n’est pourtant pas le seul point de discorde avec l’Exécutif. En effet, le projet de loi organique relatif au droit de grève, en cours d’élaboration, n’a toujours pas l’approbation des centrales. Jusqu'à aujourd’hui, aucune discussion sérieuse autour du projet n’a été entamée. Une première mouture datant de 2014 avait été déposée par le gouvernement, mais les syndicats exigent plusieurs amendements, notamment l’instauration d’un préavis raisonnable et la garantie des libertés syndicales.
