Une action «sans limites» a été promise vendredi par le président de la Banque centrale européenne (BCE). Cette action a pour objectif de soutenir la reprise en zone euro, au lendemain d’un paquet de mesures qui ont laissé les marchés sur leur faim. «Il ne saurait y avoir aucune limite à la manière dont nous sommes prêts à déployer nos instruments, conformément à notre mandat, et pour atteindre notre mandat», a déclaré Mario Draghi dans un discours à New York, rapporté par l’AFP. Alertée par une inflation au point mort et une reprise timide en zone euro, la BCE a abaissé jeudi l'un de ses taux directeurs et va prolonger d'au moins six mois, jusqu'en mars 2017, la durée du «QE», le programme de rachats massifs de dette lancé neuf mois plus tôt. Ces annonces ont fait chuter les cours boursiers et des obligations, alors que l’euro est remonté, les investisseurs semblant trouver les mesures de la BCE trop timorées. La plupart des indices européens restaient déprimés vendredi.
Le président de la BCE semble avoir cherché à dissiper le scepticisme des marchés vendredi en affichant une détermination sans faille dans la lignée de son fameux discours de 2012 où il s'était dit «prêt à tout» pour sauver l'euro. «Le QE est là pour longtemps», a martelé le dirigeant, rapporte l’agence de presse. «Draghi a essayé de réparer quelques-uns des dégâts causés par les mesures d'assouplissement plus faibles qu'attendu de la BCE annoncées hier», a estimé Krishna Guha, analyste chez Evercore ISI, citée par l’AFP. Le président de la BCE a également tenu à défendre les mesures annoncées la veille en révélant qu'elles se traduiraient par l'injection de 680 millions d'euros supplémentaires dans le système financier d'ici à 2019. «Le paquet n'avait pas pour but de répondre aux attentes des marchés», a-t-il également répliqué, démentant que des dissensions au sein de la BCE aient abouti à des mesures moins fortes qu'espéré.
Lestée par la chute des prix du pétrole, l'inflation en zone euro est pour l'heure au point mort depuis plusieurs mois et n'est à nouveau ressortie qu'à 0,1% en novembre, très loin de l'objectif des gardiens de l'euro.
