La quatrième session du conseil d’administration de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) a eu lieu lundi dernier avec un agenda chargé qui n’a pas permis d’examiner l’ensemble des 18 points à l’ordre du jour. Ont été adoptés le plan d’action 2016 de l’AMO et celui du régime général de la sécurité sociale ainsi que le budget 2016 pour les deux pôles. Le conseil d’administration a demandé d’approfondir l’analyse et l’examen par les comités spécialisés (comité de gestion et d’études, le comité stratégique ou le comité audit et risques) des autres points. «Le prochain conseil devra les réétudier après que ces comités en auront approfondi l’analyse», selon Reda Benamar, nouveau directeur des études, de communication et de développement au sein de la CNSS. Ainsi, l’examen des résultats de la troisième phase de l’étude stratégique relative aux unités médicales de la CNSS (13 polycliniques) a été remis aux membres du comité de gestion et d’études (CGE), lequel devrait se réunir au cours du mois de janvier.
Le sort du plan de développement de ces unités médicales, qui doit être adopté par le conseil d’administration, n’est donc pas tout à fait finalisé aujourd’hui. Par ailleurs, il faut souligner que le diagnostic de ces établissements – diagnostic entrepris dans le cadre de l’étude stratégique dont nous avons quelques éléments – reste alarmant. Il montre en effet que ces polycliniques pâtissent d’un faible niveau d’activité, un portefeuille d’activités dispersé, une masse salariale très élevée qui dépasse le chiffre d’affaires des polycliniques, un noyau dur de médecins permanents quasi inexistant (il représente 7% des effectifs, absence de réanimateurs dans trois polycliniques)… À cela s’ajoute une pyramide d’âge vieillissant menacée par un départ en retraite en 2018 de 71% des médecins et 36% du corps paramédical, ainsi que l’ancienneté et l’obsolescence des équipements, générant des problèmes de maintenance, des dysfonctionnements et des pannes fréquentes.
L’étude élaborée à ce sujet met en avant six défis auxquels doivent faire face les 13 polycliniques de la CNSS : l’évolution des besoins de santé dans un cadre régional, la réponse aux attentes des patients, l’attractivité et l’excellence de l’offre de soins, le développement du capital humain, l’organisation et le pilotage, la modernisation du patrimoine et l’atteinte de l’équilibre financier. Dans ce sens, le «modèle médico-économique» proposé par l’étude ambitionne d’inscrire les polycliniques dans une logique financièrement responsable et pérenne prenant en considération différents scénarios juridiques. Ce modèle doit ainsi intégrer dans son système de management la culture du résultat dans le mode de pilotage et d’organisation. Sur le plan juridique, l’étude met en avant deux scénarios : déléguer la gestion des unités médicales de la CNSS ou recourir au partenariat public-privé. Dans les deux cas, un plan de développement stratégique est proposé avec un plan d’action détaillé et un modèle «médico-économique». L’objectif est d’atteindre un équilibre financier à l’horizon de cinq ans à travers l’amélioration et l’optimisation de l’existant. Ce qui va nécessiter des moyens d’organisation, d’investissement et de recrutement adaptés. Le montant des investissements proposés par l’étude pour mettre sur pied ce plan de développement est de l’ordre de 34,55 millions de dirhams.
