Airbus prend les devants au sujet de l’éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE). Le géant aéronautique européen a plaidé pour un maintien du Royaume-Uni dans l'UE prévenant qu'il pourrait revoir ses investissements dans le pays en cas de sortie de l'UE, a rapporté l’AFP.
«Je crois qu'il est vital pour une entreprise comme Airbus de s'avancer et de prendre position en faveur d'une Grande-Bretagne qui reste dans l'UE», a déclaré Paul Khan, le président d'Airbus Group UK. Pour le dirigeant du groupe, «si, après une sortie de l'Union européenne, les conditions économiques en Grande-Bretagne étaient moins favorables que dans d'autres parties de l'Europe», Airbus n’hésiterait pas à reconsidérer ses investissements au Royaume-Uni. Il est à noter que le groupe Airbus emploie 17.000 personnes dans ce pays où il est implanté sur plusieurs sites dans les domaines de l'aéronautique civile, de la défense et de l'espace ainsi que des hélicoptères.
Les ailes des avions de ligne sont notamment conçues et fabriquées dans le pays. «Les risques économiques de long terme posés par une potentielle sortie du Royaume-Uni sont énormes», a poursuivi Paul Khan dans un discours à Londres, mercredi soir, citant la compétitivité et l'emploi.
Le président d’Airbus a, néanmoins, salué la volonté du gouvernement Cameron d'encourager une réforme de l'UE pour la rendre plus efficace et moins lourde. Par ailleurs, depuis la réélection de David Cameron, le 7 mai, le débat s'intensifie sur la question du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE que le Premier ministre conservateur David Cameron a promis de tenir d'ici la fin 2017. Ainsi, Mike Rake, le président de la Confédération des industries britanniques (CBI), la principale organisation patronale du pays, avait appelé mercredi les entreprises à faire entendre leur voix pour maintenir le pays dans l'UE. «L'Union européenne est essentielle à notre prospérité nationale», a-t-il estimé.
Cependant, une voix discordante est venue récemment de JCB, le troisième fabricant mondial d'engins de chantiers, dont le président a estimé que le pays pourrait sans doute négocier plus efficacement ses propres intérêts «en tant que pays plutôt qu'en tant que membre d'une organisation de 28 pays». «Je ne pense pas que quiconque ayant dirigé une entreprise mondiale peut vraiment, et clairement, avancer qu'il y aurait plus de création de valeur et de bénéfices économiques en dehors de l'UE plutôt qu'à l'intérieur», a de son côté fait valoir Paul Khan, qui a auparavant dirigé la filiale au Canada du groupe français Thales.
