L'assaut de l'établissement, qui accueille régulièrement des expatriés, s'est soldé par la mort de cinq soldats maliens, de «cinq terroristes et deux Blancs», selon un responsable militaire malien. En l'absence de revendication, le mystère persistait sur les auteurs de l'attaque, mais selon le journaliste et analyste malien Alexis Kalambry, l'attaque «porte la marque d'Iyad Ag Ghali», chef d'Ansar Dine, un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ayant contrôlé le nord du pays pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013.
L'incertitude prévalait également sur le bilan de l'attaque, après la publication samedi d'un communiqué de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) faisant état de plus de victimes.
Selon l'ONU, cinq employés travaillant pour des sous-traitants de la Minusma ont été tués dans cette attaque : «Un Malien, qui était le chauffeur de la compagnie sous-traitante de la Minusma, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens», a indiqué la force de l'ONU dans un communiqué. Quatre soldats maliens tués lors de la prise d'otages ont été inhumés samedi à Sévaré en présence des ministres du Développement rural, Boukary Treta, et de la Sécurité intérieure, Sada Samaké, et de nombreuses personnes, selon un témoin.
Montée fulgurante des attaques jihadistes
Des assaillants, non identifiés et dont le nombre total demeure inconnu, ont fait irruption vendredi vers 7 heures (locales et GMT) au Byblos de Sévaré, où séjournent régulièrement des expatriés. Ils en ont été délogés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces maliennes.
La région de Mopti est à la lisière du vaste Nord malien, qui était tombée en 2012 sous la coupe de groupes extrémistes liés à Al-Qaïda.
Bien qu'ils aient été chassés des grandes agglomérations du septentrion malien par une intervention internationale conduite en 2013 par la France, ces groupes jihadistes mènent régulièrement des attaques contre les forces armées maliennes et les troupes des Nations unies déployées dans la région. Lundi dernier, onze soldats maliens et deux civils ont été tués au cours d'une attaque contre un camp de l'armée à Gourma Rarhous, dans la région de Tombouctou. Deux attaques jihadistes, les premier et 3 août, ont causé la mort de 13 militaires maliens dans le Centre et le Nord.
