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La stratégie nationale ambitionne de créer 200.000 postes d’emplois par an

Très attendue, la stratégie nationale de l'emploi sera progressivement déclinée. Le gouvernement Benkirane compte en faire un instrument pour lutter contre le phénomène du chômage galopant.

La stratégie nationale ambitionne de créer 200.000 postes d’emplois par an

La concrétisation de la nouvelle stratégie de l'emploi devra passer par l'adoption d'une nouvelle approche dans la définition des politiques d'emploi. L’idée est de favoriser la résorption du déficit dans ce domaine. Ainsi, la stratégie nationale de l'emploi (SNE) ambitionne de créer 200.000 emplois par an durant les 10 prochaines années. Aujourd'hui, cette stratégie se veut être une véritable feuille de route du secteur de l’emploi pour les dix prochaines années (2015-2025). L’élaboration d'une telle stratégie répond à plusieurs impératifs. Il s’agit particulièrement d’accompagner les mutations politiques et socio-économiques du pays. Celles-ci sont marquées par les revendications en faveur de l’égalité et de l’inclusion sociale, les pressions sur le marché du travail, la montée du chômage des jeunes ainsi que la faible croissance de l’emploi. La SNE vient aussi pour corriger certaines défaillances ressenties au niveau de l’action publique pour l’emploi, comme le manque d’intégration de l’objectif emploi dans les politiques publiques, la faiblesse du cadre réglementaire et de gouvernance de l’emploi. Afin de remédier aux insuffisances, la stratégie préconise la promotion de l’emploi productif et décent.

C’est la pierre angulaire sur laquelle repose la SNE. Quatre piliers d’actions stratégiques ont été identifiés pour concrétiser cette vision sur le terrain. Le premier concerne la création des emplois en nombre suffisant et en qualité satisfaisante. Dans ce sens, la stratégie prévoit la création de 200.000 emplois chaque année durant les 10 prochaines années, ce qui équivaut à 3.800 emplois par point de PIB. Cette croissance intense en emplois devrait être profitable aux femmes dans la mesure où la stratégie se fixe comme objectif principal de relever le taux d’activité féminin à 44% à l’horizon 2025. Des objectifs ambitieux, mais de longue haleine. La moyenne de la productivité et du coût unitaire du travail cache d’énormes disparités, ce qui impacte négativement la durabilité de l’emploi. D’ailleurs, la stratégie affirme clairement que la création durable d’emplois dépend de l’évolution de la productivité du travail et du coût unitaire du travail.
La promotion de l’emploi passe aussi par la mise en place des politiques macro-économiques et sectorielles favorables à l’emploi afin de restaurer les marges de manœuvre budgétaires pour financer l’emploi et d’assurer la stabilité de la croissance de l’emploi. Également au menu, l’amélioration du financement des PME et TPE, l’encouragement de l’innovation, l’appui à la transition vers la formalité et le développement des emplois de proximité.

Le deuxième levier est la valorisation du capital humain. Dans cette lignée, la SNE prévoit la mise en place d'un programme spécifique qui sera porté par les services d’intermédiations de l’emploi, l’amélioration des conditions d’emploi, la mobilisation de la lutte contre les discriminations selon le genre. S’y ajoutent le renforcement de l’éducation et de la formation ainsi que l’élargissement de la protection sociale.
La vision de la SNE s’articule également autour de l’amélioration de l’efficacité des programmes actifs de l’emploi (PAE) et de l’intermédiation du marché du travail. Sur ce volet, les efforts seront ménagés dans le sens du développement des services destinés aux chercheurs d’emploi et aux employeurs ainsi que la consolidation et le développement des dispositifs de promotion de l’emploi tels que le renforcement des mesures incitatives à l’emploi et des dispositifs d’amélioration de l’employabilité.
Le dernier levier d’action stratégique porte sur le développement du cadre de la gouvernance du marché du travail. Le but étant d’adapter le cadre réglementaire du travail à l’objectif de développement de l’emploi et la mise à niveau du cadre institutionnel du marché du travail.

D’emblée, les actions de la stratégie ont été réfléchies sur la base des résultats du diagnostic établi par le ministère sur la situation de l’emploi au Maroc. Un diagnostic qui a mis en relief les problématiques à prendre en charge en tant que priorités et les objectifs prioritaires à retenir. La mise en œuvre de la SNE est l’affaire du gouvernement dans son ensemble. Pour faire face aux problèmes de coordination pouvant découler de la pluralité des acteurs, il sera procédé à l’installation d’un comité interministériel placé sous la présidence de Chef du gouvernement. Il aura pour mission l’opérationnalisation des objectifs de la stratégie en coordination avec tous les départements publics, le secteur privé et les partenaires sociaux. Cette instance pourrait également proposer les outils de promotion de l’emploi. Ce comité interministériel sera assisté par un comité de suivi, présidé par le ministre de l’Emploi. 

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