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La Suède opte pour la neutralité en alignant sa position sur la politique de l’UE

Visiblement, l'exécutif suédois a changé son fusil d’épaule concernant l’affaire du Sahara. Son attitude, jugée hostile à l'intégrité territoriale du Royaume, est en train de changer pour épouser celle de l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE). En effet, les responsables suédois préfèrent désormais adopter une position neutre et positive, de nature à conforter les efforts de la communauté internationale qui s’emploie à trouver une solution juste et mutuellement acceptable à ce conflit régional.

La Suède opte pour la neutralité en alignant  sa position sur la politique de l’UE
L'offensive diplomatique du Maroc a porté ses fruits.

Après la délégation de partis de gauche, une deuxième délégation partisane vient d’achever une visite de travail de deux jours (lundi et mardi derniers) à Stockholm avec pour mission de discuter des derniers développements de la position du gouvernement suédois au sujet de l'intégrité territoriale du Royaume. Et visiblement, ce déplacement, tout comme le premier, a porté ses fruits puisqu’il aura permis d’expliquer à la partie suédoise les tenants et les aboutissants du dossier du Sahara, son historique, ses enjeux géostratégiques et ses implications régionales. C’est en tout cas ce qu’affirment les membres de la délégation marocaine qui était composée du secrétaire général de l'Union constitutionnelle, Mohamed Sajid, du président du conseil national du Parti de la justice et du développement, Saadeddine El Othmani, de Chafik Rachadi, du Rassemblement national des indépendants, de Fatiha El Ayyadi du Parti authenticité et modernité, de Mounia Ghoulam du Parti Istiqlal et de Mokhtar Ghambo, du Mouvement populaire. Selon les membres de cette délégation, les responsables politiques suédois ont réaffirmé leur neutralité sur le dossier du Sahara et leur soutien au processus de négociations mené sous l'égide des Nations unies en vue d'un règlement politique et mutuellement acceptable à ce conflit régional.

La délégation partisane marocaine a indiqué également que l'accent a été en outre mis sur la nécessité de poursuivre le dialogue et favoriser la coopération bilatérale aux plans politique et économique dans le respect total de l'intégrité territoriale du Royaume, tout en insistant sur la nécessité pour les forces vives de la société marocaine de rester vigilantes afin de contrer tout amalgame ou atteinte à la souveraineté du Maroc. Soulignant avoir fourni aux responsables suédois des données détaillées sur les réalités de la situation dans les provinces du Sud, les responsables partisans marocains ont déclaré avoir signifié à leurs homologues suédois le refus du Maroc de toute forme de boycott des produits originaires des provinces du Sud. Par ailleurs, la délégation a eu à Stockholm une série d'entretiens avec des dirigeants suédois, des parlementaires et des représentants de formations politiques portant sur la question du Sahara et les moyens de promouvoir la coopération bilatérale dans un climat de confiance. Au siège du Riksdag, des rencontres ont ainsi eu lieu avec le président du  Parlement suédois, Urban Ahlin, le président de la commission des Affaires étrangères, Kenneth G. Forslund, ainsi que des députés et des dirigeants de formations politiques au pouvoir et dans l'opposition. De même, la délégation a eu des entretiens avec le ministre de l'Investissement et de l'innovation, Mikael Dumberg, et la directrice générale des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, Anna-Karin Enestrom, ainsi que plusieurs centres de recherche. 


Questions à Samir Chaouki, directeur de la publication «Les Inspirations Eco»

«Les médias suédois ne sont pas au fait des réformes menées par le Maroc»

Vous venez d’effectuer une visite en Suède où vous avez rencontré des responsables de journaux. Quelle idée se font les médias suédois de la question du Sahara ?
«Les ECO» a rencontré les principaux médias suédois : les deux plus gros tirages «Dagens Nyheter» et «Expressen», en plus de la radio et de la télévision publiques. Je peux vous dire que les médias suédois ne sont pas au fait des différents chantiers de réforme conduits au Maroc depuis l’avènement de S.M. le Roi Mohammed VI en 1999. Leurs connaissances en matière des avancées du Maroc sur le plan des droits de l’Homme sont pratiquement nulles et ils ne connaissent pas du tout le Conseil national des droits de l'Homme. S’agissant du dossier du Sahara, les médias que nous avons rencontrés développent malheureusement la thèse des séparatistes et encore une fois par méconnaissance de la réalité historique du dossier. Pour eux, le Maroc a repris le rôle de l’Espagne en 1975.

Selon vous, quel rôle doit jouer la presse dans la promotion et la défense du dossier du Sahara ?
Le rôle des médias du Maroc est indéniable. Constituant un pilier de la société civile et un encadreur de l’opinion publique, il est de notre devoir de défendre la première cause du pays sur le terrain. On ne peut pas être utile pour l’affaire du Sahara à partir de nos bureaux, il faut aller là où notre diplomatie éprouve des difficultés à véhiculer le discours officiel pour la relayer et l’assister. Pour ce faire, «Les ECO» procèdera incessamment à l’ouverture d’un bureau de Scandinavie basé à Stockholm. Mais certains préalables sont nécessaires pour que nous réussissions à notre mission. Il faut que la presse marocaine s’engage davantage dans la défense de l’affaire du Sahara qui est l’affaire de tous les Marocains.

Vous avez suivi cette crise depuis le départ. Pour vous, quelle est la part de responsabilité de la diplomatie marocaine dans la gestion du dossier, mais aussi pour gérer l’affaire du Sahara ?
La diplomatie marocaine est en front office, c’est normal que sa responsabilité soit relevée à chaque fois qu’il y a un couac diplomatique quelque part. Toutefois, il y a lieu de commencer par investir les pays où l’hostilité à la position marocaine est affichée par les autorités officielles ou par la société civile. Une démarche qui devrait inclure la société civile marocaine, les partis politiques et bien sûr les médias qui doivent être au centre de cette bataille. Il faudra entreprendre une démarche globale et pérenne et non pas des actions sporadiques.

Propos recueillis par Brahim Mokhliss

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