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La fonction publique et la gestion de la chose locale connaissent une profonde mutation, impulsée par le chantier de la régionalisation avancée. Les collectivités locales devront désormais répondre, à l’instar des entreprises, à des enjeux de performance, de management collectif et de développement professionnel. Les managers territoriaux doivent mobiliser des équipes, gérer le stress, réussir le changement, évaluer des performances… Dans cette perspective, le coaching territorial, comme mode d’accompagnement, s’avère d’une efficience jugée redoutable selon les professionnels, en donnant la priorité à la dimension humaine pour atteindre des résultats positifs dans la durée.
Initié par l’organisation des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU) et l’ONG belge Échos Communication, le coaching territorial vient d’achever une étape de son programme, qualifié d’innovant, lancé dans la région de l’Oriental. La particularité de ce concept est qu’il s’adapte aux spécificités de chaque région et de ses besoins en termes d’outils du coaching.
Comme l’expliquent les organisateurs du programme, «il a été convenu de former des animateurs territoriaux armés de quelques outils de coaching, afin de rester dans la politique et les valeurs fondamentales du concept, dont les piliers reposent sur le développement humain durable, la responsabilisation, l'appropriation et l’Empowerment».
Le programme réunit plusieurs coachs professionnels internationaux et marocains, ayant une expérience riche dans le domaine politique et social ainsi que dans le développement des territoires, la régionalisation, les politiques des villes et la gouvernance. Ils se sont organisés dans le cadre de pool d’experts métier, pour produire le contenu des formations et «la Boite à outils coaching territorial».
Ces formations certifiantes permettront aux coachs territoriaux de s’impliquer dans le processus visant à accompagner les acteurs du territoire vers plus de synergies, d’efficacité et d’engagement.
Le programme pilote de la région de l’Oriental, qui prendra fin en 2016, a été initié à la demande de Ali Belhaj,
président du Conseil de la région.
Il est coordonné par la CGLU Afrique à travers son SG, Pierre Elong Mbassi, et dirigé par Brygo Gautier de l’ONG belge Échos Communication.
Le Programme renferme plusieurs axes :
• Un volet formation certifiant et renforcement des capacités qui permettra d’obtenir une équipe marocaine de coachs territoriaux au service des régions.
• Un volet intervention dans toutes les provinces permettant d’affiner les outils, de mesurer les résultats et de renforcer les compétences pratiques des coachs formés.
• Un volet communication et sensibilisation permettant de faire la promotion du dialogue citoyen au travers l’outil du coaching territorial.
Des perspectives d’avenir
S’inscrivant dans la cadre de la régionalisation avancée et la volonté de développer les territoires, le programme coaching territorial prend de l’ampleur et ambitionne de lancer de nouvelles expériences.
«La première fois que l’idée d’associer comportement humain et développement local a été discutée en présence de Mostapha Maataoui, président de la commune rurale de Sidi Boumehdi (province de Settat), feu Hassan Zaoual et Gautier Brygo, membre de l'ONG Échos Communication, détaché auprès de l’Organisation panafricaine CGLU-Afrique basée à Rabat. C’est donc en 2009 qu’est né le concept de coaching territorial. Le premier programme a été lancé et réalisé à Salé par le REMESS et l’ONG Belge Échos Communication avec le soutien financier du gouvernement belge», nous explique Imane Hadouche, coach personnelle et professionnelle certifiée. Aujourd’hui, les organisateurs sont en négociation avec les responsables locaux de la région de Tanger et du Sud du Royaume. Et pour généraliser le concept vers l’Afrique, le programme ambitionne également de s’ouvrir sur d’autres pays, en l’occurrence le Sénégal et le Mali.
Par ailleurs, «un programme de formation de formateurs sera lancé pour la prochaine rentrée de septembre 2015 à destination de toutes les personnes qui souhaitent s’engager dans cette belle aventure du coaching territorial et partager l’expérience avec le reste des pays africains qui ont déjà manifesté leur intérêt pour la formation», annonce Mme Hadouche. Et de conclure «nouveau métier, création d’emploi et législation… l’ensemble des outils et règles de cette nouvelle profession créée au Maroc s’inscrira prochainement dans une Fédération internationale du coaching territorial et un Syndicat national du coaching territorial».
