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Le Congrès mondial amazigh en conclave

La ville de Kénitra a abrité une rencontre organisée par le Congrès mondial amazigh autour du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Le Congrès mondial amazigh en conclave

Le Congrès mondial amazigh (CMA) a récemment tenu, à Kénitra, une rencontre animée par Khalid Zerrari, membre du bureau mondial chargé du secrétariat général du CMA, et Hammou El Hasnaoui, vice-président du CMA pour le Maroc. Cette rencontre a porté sur deux points essentiels : le rapport alternatif du CMA présenté à Genève en Suisse au Palais des Nations, les 30 septembre et 1er octobre 2015, dans le cadre du Pacte international relatif aux droits socio-économiques et culturels, ainsi que la présentation des recommandations émises par le Comité des Nations unies relatives à la situation des droits humains en général et les droits des Amazighs en particulier au Maroc.

Les deux conférenciers ont, de prime abord, souligné que le Royaume du Maroc, contrairement aux autres pays de la région, a franchi un grand pas en reconnaissant la langue amazighe en tant que langue officielle, et en décrétant qu'elle constitue un patrimoine commun à tous les Marocains sans exception, ce qui a été matérialisé dans l’article 5 de la Constitution qui stipule que «L’arabe demeure la langue officielle de l’État. L’État œuvre à la protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation. De même, l’amazigh constitue une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce, afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle». Malgré cette grande évolution qui s’est illustrée par la décision du Maroc de graver cet article dans le marbre, les intervenants ont estimé que le gouvernement tardait à mettre en œuvre le caractère officiel de la langue amazighe, via la promulgation de la loi organique prévue à cet effet.

L’enseignement de la langue amazighe a aussi été l’un des points essentiels de cette conférence de presse. Khalid Zirari a évoqué le recul au niveau de l’enseignement de l’amazigh et l’absence d’amélioration de la situation de la culture amazighe dans les médias. Il a rappelé, à cet égard, que l’enseignement de l’amazigh a été introduit dans les établissements scolaires en 2003. Cependant, précise-t-il, «le ministère de l'Éducation nationale tâtonne, bien que la Charte nationale de l’éducation et de la formation, élaborée en 1999 par la Commission spéciale sur l’éducation et la formation (Cosef), recommande son enseignement et que l’Institut royal de la culture amazighe et le ministère de l’Éducation nationale aient entamé sa généralisation progressive dans les écoles primaires marocaines depuis 2003, la situation de l’amazigh à l’école est en déclin.»
En outre, il n’a pas manqué d’appeler à la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe à tous les niveaux scolaires du primaire et du secondaire, et son intégration en tant que matière obligatoire, en appliquant le plus tôt possible les recommandations du rapport du Conseil supérieur de l’éducation relatif à la réforme de l’enseignement en ce qui concerne l’amazighité. Sa promotion devra, ajoute-t-il, se généraliser à tous les universités et centres de recherches. Concernant le rôle des médias audiovisuels dans la promotion de la langue et la culture amazighes, Hammou El Hasnaoui a mis l’accent sur la nécessité d’octroyer des moyens humains et surtout financiers conséquents à la chaîne de télévision TV8-Tamazight et faire en sorte que les autres chaînes de télévision (SNRT, 2M et Medi1 Sat) respectent les cahiers des charges en ce qui concerne les programmes télévisés en langue amazighe. 

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