Une délégation marocaine de l'Association nationale des producteurs de la viande rouge (ANPVR) a entamé, lundi, une visite à Bamako pour une cinquième mission de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre du programme d'assistance apportée par le Maroc au Mali pour la réussite de la première campagne d'insémination artificielle bovine dans ce pays. Axe majeur de la coopération fructueuse et diversifiée entre les deux pays, ce programme marocain d'assistance au développement de l'élevage intensif au Mali a été lancé à la faveur du don royal annoncé par S.M. le Roi Mohammed VI lors de la visite du Souverain en février 2014 à Bamako et consistant notamment en 125.000 doses de semences bovines, ainsi que de matériel d'insémination artificielle composé de caisses d'insémination artificielle et de containers de stockage de semences.
Ce don, octroyé par la Fondation Mohammed VI pour le développement durable, vise à moyen terme la production de femelles améliorées génétiquement, outre l'augmentation de la production laitière et l'amélioration du revenu des éleveurs maliens. En avril dernier, un second don marocain de 10.000 doses de semences animales de races bovines dédiées essentiellement à l'amélioration de la production de viande rouge avait été remis au ministère malien du Développement rural. Outre ces dons de semences bovines destinés au développement aussi bien de la production laitière que bouchère, les éleveurs maliens bénéficient de sessions de formation et de sensibilisation et d'un important appui technique dans le cadre du programme d'assistance et d'accompagnement piloté par l'ANPVR pour l'amélioration génétique du cheptel bovin au Mali.
Considéré à juste titre comme une innovation majeure introduite dans le monde d'élevage au Mali, ce programme marocain, qui illustre la pleine disposition du Royaume à faire bénéficier le Mali de toute son expérience réussie dans ce domaine, suscite de grands espoirs et un réel engouement au sein de la communauté des éleveurs maliens. À peine un an et demi après son lancement, le programme affiche aujourd'hui des résultats très positifs, avec un taux d'exécution particulièrement avancé et qui augure des perspectives prometteuses pour l'essor de la filière d'élevage bovine dans le pays en termes économiques, de productivité et de compétitivité. Ce vaste projet marocain d'amélioration génétique des races bovines autochtones du Mali commence en effet à porter ses fruits avec les premières naissances réelles de vaches inséminées et à fort potentiel de production dans un pays à vocation agropastorale et où l'élevage bovin occupe une place de choix dans l'économie nationale. «Cette cinquième mission de suivi permettra de faire le point sur les efforts importants entrepris et d'entamer de nouvelles actions de formation et de sensibilisation des éleveurs maliens sur l'insémination artificielle» a expliqué à la MAP le chef de la délégation de l'ANPVR, Zakaria Lamdouar.
Ce programme marocain d'amélioration génétique des races bovines du Mali s'inscrit dans le cadre des multiples initiatives de solidarité lancées par S.M. le Roi Mohammed VI en vue d'accompagner les autorités de ce pays dans leurs efforts de reconstruction nationale après la grave crise qui a eu des conséquences néfastes sur tous les secteurs d'activités. En effet, les autorités maliennes et les professionnels du secteur n'ont eu de cesse d'exprimer leur profonde gratitude et leur reconnaissance à S.M. le Roi Mohammed VI pour l'aide apportée par le Royaume au développement de la filière d'élevage bovin dans leur pays. Le sous-secteur de l'élevage constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% des Maliens et occupe une place de choix dans l'économie nationale, se situant au troisième rang des recettes d'exportation après le coton et l'or.
L'élevage représente 12% du PIB et 80% des recettes des populations des zones exclusivement pastorales. Secteur clé du développement socio-économique, l'élevage au Mali est confronté depuis des années à l'insuffisance de l'encadrement technique et de la couverture sanitaire, et surtout à la faiblesse du potentiel génétique de la race locale. Selon la Direction nationale des productions et des industries animales (DNPIA) à Bamako, le Mali dispose d'un cheptel bovin important, mais son élevage est loin de couvrir les besoins en lait et en viande de la population qui connait une forte croissance.
