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L’économie nationale s’est bien transformée au cours de la dernière décennie. C’est ce qu'affirme, chiffres à l’appui, le ministère de l’Économie et des Finances dans une étude qui vient d’être publiée sa Direction des études et des prévisions financières (DEPF) (www.lematin.ma).
«Après deux décennies marquées par une croissance faible et erratique, la trajectoire du modèle de développement au Maroc s'est inscrite, au cours de cette dernière décennie, dans un schéma porteur d'une croissance soutenue et moins volatile, fruit de la diversification de la base productive et de la tertiairisation croissante de l’économie nationale», affirment les auteurs de l’étude intitulée : «Au-delà de l’écran comptable, la transformation structurelle continue».
Cette mutation structurelle du tissu productif tient, en plus à sa tertiarisation, à une reconfiguration de l’agriculture nationale depuis le début des années 2000, avec une tendance forte vers la réduction de la volatilité de ses performances et du secteur industriel marocain avec l’émergence de nouveaux secteurs moteurs, note l’étude. La mutation du secteur agricole a été renforcée par le Plan Maroc Vert lancé en 2008, selon la DEPF, avec la multiplication des investissements agricoles (privés et publics) par 1,7 entre 2008 et 2014 et une amélioration significative de la valeur ajoutée agricole. Celle-ci s’est accrue avec un taux annuel moyen de +6,7% (selon la base 2007) pour la même période contre +3,9% pour le reste de l’économie nationale. Ce décollage a concerné l’ensemble des filières agricoles dont, en particulier, les agrumes, avec une amélioration de leur production de +79,9% en moyenne annuelle, l’olivier (+105,5%) et les viandes rouges (dépassement de près 11,1% de l’objectif fixé en 2014). Ce qui s’est traduit par une diminution de la volatilité de la valeur ajoutée agricole, avec une baisse de l’écart-type de cette dernière de près de 60% entre les deux périodes 1990-1999 et 2000-2014.
Ce qui est obtenu, entre autres, par la régression du poids de la céréaliculture dans la valeur ajoutée agricole ramené à 19% après 30%. En ce qui concerne le secteur industriel, il a connu une mutation progressive, durant la décennie 2000 et plus particulièrement à partir de 2005, laissant apparaître une dualité entre des secteurs traditionnels en essoufflement, à l’instar de la branche du textile-habillement en quête d’un nouveau repositionnement, et de nouvelles spécialisations en émergence en l’occurrence les industries de l’automobile et de l’aéronautique.
L’étude de la DEPF apporte plusieurs illustrations de cette mutation. Il s’agit, premièrement, de la progression soutenue de la valeur ajoutée industrielle de 6,2% par an sur la période 2006-2013 contre 2,5% entre 1998 et 2005. Elle est tirée principalement par la branche de la Chimie-parachimie (9,5% après 3,2%) et la branche mécanique-métallurgique (6,7% après 3,2%), grâce à la performance de l’automobile avec l’entrée en service du projet Renault.Deuxièmement, cette transformation a induit une progression de l’investissement industriel de 6,4% sur la période 1998-2012 tirée essentiellement par l’évolution des industries mécaniques et métallurgiques de 13%/an.
Troisièmement, l’étude cite l’amélioration de la productivité industrielle durant la deuxième période avec une hausse moyenne de 5% contre 1,7% durant la période 1998-2005.
