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Le sens de la créativité, entre peinture et écriture

La galerie nationale Bab El Kébir accueille, jusqu’au 15 janvier, l’exposition «Tassadyate» (de sadaa, écho) organisée par l’«Association la Pensée plastique», en partenariat avec le ministère de la Culture. 13 peintres de renom y contribuent pour répondre à plusieurs interrogations en rapport avec le fonctionnement de la créativité.

Le sens de la créativité, entre peinture et écriture
La galerie Bab El Kébir de Rabat.

Une prestation des plus exceptionnelles qui met en exergue la capacité créative aussi bien par la démarche d’écrire que celle de peindre, tout en interrogeant le fonctionnement de la créativité à travers ces deux modes d'expression. Ainsi, plusieurs questionnements se sont imposés pour expliquer ce mécanisme de création chez le peintre-écrivain-poète. Les 13 créateurs interpellés par cette démarche artistique et culturelle sont Hassan Bourkia, Noureddin Fatihy, Benyouness Amirouch, Ahmed Jarid, Chafik Ezzougari, Mohamed Krich, Lahbib M’Seffer, Mohamed Mansouri idrissi, Mohamed Saoud, Aziz Azghay, Hamid Bouhioui, Fouad Cherdoudi et Azzam Madkour.

«L’idée a été adoptée par notre association, afin d’éviter la monotonie des simples expositions. Ainsi, nous avons fait appel à des plasticiens qui sont en même temps écrivains ou poètes et qui ont déjà des publications. Puis, nous leur avons soumis tout un questionnaire autour de la créativité en peinture et en écriture. Des questions qui ont été rédigées par des intellectuels et des philosophes pour que les artistes participants aillent au fond du sujet. Ils ont été invités à définir leur représentation de la peinture et l’écriture en identifiant le domaine le plus propice ou le plus favorable à leur réflexion profonde sur l’être, le temps et l’existence. Je peux vous dire que cette expérience est la première dans du genre dans les pays arabes et africains, si ce n’est à l’échelle mondiale.

D’ailleurs, elle a été saluée par beaucoup de gens. Nous avons envoyé à tous les artistes femmes et hommes qui réunissent ces deux conditions. Mais, malheureusement, certains se sont désistés, comme l’écrivain Tahar Benjelloun et l’artiste peintre Mahi Binebine», souligne le président de l’Association la Pensée plastique, Mohamed Mansouri Idrissi, qui n’a pas manqué d’ajouter qu’un catalogue spécial a été publié pour la circonstance rassemblant les textes des participants (en arabe ou en français) et mentionnant les publications de chacun. Ces dernières sont aussi exposées à la galerie où on découvre des expressions aussi pertinentes se réunies dans une harmonieuse diversité qui fut en quelque sorte la réponse aux questionnements soumis par l’Association pour saisir ces moments de «Tassadyate» et voir le lien établi entre l’alchimie des couleurs et la magie des mots. L’imaginaire de l’«individu peignant» fonctionne-t-il de la même manière que l’imaginaire de l’«individu écrivant» ? Comment les deux démarches mentales peuvent-elles se nourrir l’une de l’autre ? Quelle est la part du partage et du dialogue ? Qui stimule ou inquiète le plus le créateur : la «toile vide» ou la «page blanche» ? L’acte de peindre permet-il de faire sortir ou de communiquer plus d’émotion que l’acte d’écrire ? Ou le contraire ?
Quels sont donc les «types d’échos» et les «types de résonances», les «tassadyates», qui peuvent se manifester en de multiples «aller-retour» entre ces deux modes chez le même créateur ? Qui donne le plus de bonheur ou provoque le plus de souffrance : l’acte de peindre ou l’acte d’écrire ? «Donner à lire» ou «donner à voir»… Quelle est l’offre la plus séduisante, la plus attractive ? Peut-on réussir dans les deux modes ? Ou bien réussir dans l’un et forcément échouer dans l’autre ?
Ce sont là autant d’interrogations à travers lesquelles les artistes ont expérimenté le sens de la créativité à travers ces deux registres. Ces indications ont servi à confectionner un ouvrage en arabe et en français où chaque artiste explique sa vision, son expérience et son parcours dans chacun des domaines avec des reproductions de ses œuvres. Signalons qu’en marge de l’exposition, deux tables rondes seront organisées autour de «L’écriture et la peinture : le cas Kacimi» et «Écriture et conceptualisation : L’expérience du Groupe dit de 65». 

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