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Les arbres d’alignement qui contribuent à l’embellissement de l’espace urbain, à la purification de l’air et à l’adoucissement des températures en été dans la capitale du Gharb sont soumis à une forte pression, à cause d’une urbanisation outrancière et d’une avancée du béton que certains n’hésiteraient pas à qualifier de «tsunamique».
La situation est tellement inquiétante que ce patrimoine naturel de la ville est menacé de disparaître à jamais. Plusieurs mimosas, acacias, faux poivriers ou araucarias qui ornaient les trottoirs des quartiers de la ville ont été déracinés ou sont mal entretenus. Selon plusieurs militants associatifs, il est devenu indispensable d’établir un schéma directeur de végétalisation de la cité et de pratiquer un contrôle rigoureux sur les chantiers de construction afin de mettre un terme à ce processus de «désertification» de l’espace urbain.
«On nous a promis d’élaguer, depuis longtemps, certains arbres de la ville et de changer d’autres, mais pour le moment rien n’est fait. Notre ville ne peut pas être accueillante si on ne mène pas des opérations d’entretien permanent de ses différents espaces», indique Dr Ahmed Idrissi, militant associatif, exprimant une opinion largement partagée. Ainsi, les efforts déployés par le service du jardinage public et des espaces verts de la commune urbaine de Kénitra semblent inefficaces, en tout cas pour le moment, face à cette avancée inexorable du béton. Une opération de plantation de palmiers a été menée ces derniers temps. Elle concerne plusieurs nouveaux quartiers de la ville. Cependant, ce type d’arbres est-il adapté à une ville où le taux d’humidité et de pluviométrie est l’un des plus élevés du Maroc ?
Sur un autre plan, les arbres d’alignement des grandes artères de la ville de Kénitra, composés essentiellement de platanes, souffrent d’une conjugaison de plusieurs facteurs. À ce titre, il y a lieu de citer le vieillissement des arbres, l’inadaptation de certains arbres à l’urbanisation verticale, la plantation d’une variété d’arbres inadaptée au climat et à la nature du terrain de la ville, la non-prise en considération par certains architectes, avant l’établissement de leurs plans, du positionnement des arbres, l’augmentation du niveau de pollution dans la ville, plus particulièrement à cause de la fumée noire dégagée par des usines et des véhicules de plus en plus nombreux, sans oublier l’élagage irrégulier et partiel des arbres d’alignement d’une ville réputée jadis pour son respect de ses espaces verts. Le manque d’entretien des arbres d’alignement constitue d’ailleurs l’une des causes de l’aspect hideux de certains quartiers de la ville, notamment au niveau du centre-ville.
