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Les débats mettent à nu la responsabilité d’Alger dans l’enlisement des négociations sur le dossier du Sahara

Des intervenants dans le cadre de la quatrième Commission de l'Assemblée générale des Nations unies ont pointé du doigt, lundi à New York, l'implication manifeste du régime algérien dans le conflit du Sahara marocain, et ce malgré les tentatives désespérées du représentant de l'Algérie de réfuter ce constat.

Les débats mettent à nu la responsabilité d’Alger dans l’enlisement des négociations sur le dossier du Sahara
Assemblée générale de l'ONU.

La communauté internationale doit faire pression sur l'Algérie pour qu'elle autorise le Polisario à s'engager sérieusement dans les négociations afin de parvenir à un règlement définitif de la question du Sahara marocain et ainsi mettre un terme aux souffrances des Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf, a déclaré, lundi à New York, Lahcen Mahraoui, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas).

Intervenant dans le cadre de la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Mahraoui a exhorté le concert des nations à faire pression sur l’État algérien «pour qu'il autorise le Polisario à s'engager sérieusement dans les négociations à la recherche d'une solution politique juste et mutuellement acceptable». Cette pression s'impose autant pour mettre fin à ce conflit que pour en finir avec le drame humain qui en résulte et les risques qu'il fait déjà courir à toute la région, a souligné M. Mahraoui devant une assistance composée d'États membres, d'ONG, de juristes et de défenseurs des droits de l'Homme. Alors qu'Alger persiste à dicter aux séparatistes de s'accrocher à l'option référendaire abandonnée par la communauté internationale depuis 2003, la majorité des Sahraouis, dont ceux pris en otage à Tindouf, soutiennent le plan d'autonomie proposé par le Maroc, y voyant la solution «la plus réaliste et la plus juste», a-t-il affirmé, rappelant que ce plan a été à plusieurs reprises qualifié de «sérieux et crédible» par la communauté internationale.

Ce projet porte en lui les ingrédients d'une solution «gagnant-gagnant» puisqu'il permettra aux Sahraouis de retrouver leur autonomie et de gérer leurs propres affaires, et aux pays de la région de s'unir pour affronter tous les défis auxquels ils font face dans un environnement régional très instable. «Pour nous, Sahraouis, a martelé M. Mahraoui, c'est la solution politique qui concilie l'autodétermination avec l'intégrité territoriale et l'unité nationale». Pour sa part, l'experte en droit constitutionnel, l'Italienne Eva Pfoestl, a souligné que depuis l'éclatement du conflit artificiel autour du Sahara, l'Algérie a été le principal acteur dans ce conflit et le premier soutien de la thèse séparatiste du Polisario. «L'Algérie est le plus important défenseur diplomatique, militaire et financier du Polisario», a fait observer cette professeure universitaire du droit constitutionnel comparé, soulignant que «ce conflit n'aurait pu exister sans l'implication directe de l'Algérie». L'experte internationale, qui a été à plusieurs reprises interrompue par le représentant de l'Algérie dans une tentative d'occulter l'implication de son pays dans ce différend, a noté que les manœuvres algériennes s'inscrivent dans le cadre des «velléités hégémonistes du régime d'Alger». «L'annexion du Sahara et l'obtention d'un débouché sur l'Atlantique ont toujours fait partie d'un plan national algérien des différents gouvernements de ce pays, qui ont tous été manipulés par l'appareil militaire», a rappelé Mme Pfoestl, ajoutant que le Polisario a joué le rôle d'instrument de prédilection pour réaliser ce dessein expansionniste.

De son côté, le représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l'ONU, Abderrazak Laassel, a souligné que l'attitude du représentant de l'Algérie lors des auditions des pétitionnaires dans le cadre de la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU démontre, si besoin est, l'implication de l'Algérie dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain. Exerçant le droit de réponse face aux interruptions répétées par le représentant algérien des pétitionnaires, venus dire leurs souffrances dans les camps de Tindouf aux mains du Polisario, M. Laassel a fait observer que l'attitude algérienne démontre que ce pays est «derrière le différend régional sur le Sahara». Le refus de l'Algérie d'écouter les pétitionnaires explique bien son refus de permettre au Haut Commissariat aux réfugiés de mener des interviews individuelles et d'autoriser le recensement des populations vivant dans les camps de Tindouf, a-t-il souligné.

Le diplomate marocain a, à cet égard, dénoncé le «despotisme» auquel recourt l'Algérie dans l'enceinte même des Nations unies, affirmant que ce «despotisme» reflète celui exercé sur les populations des camps de Tindouf. Il a, dans ce contexte, soutenu que la délégation algérienne prend en otage la commission depuis le début et en assume la responsabilité, rappelant au représentant de l'Algérie que l'audition des pétitionnaires fait partie des travaux de la Commission afin de mieux cerner la situation sous examen. 

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