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Les dépenses des ménages mises à mal par la rentrée

Tous les ans, au moment de la rentrée scolaire, librairies, grandes enseignes et souks se frottent les mains. Ceux qui rigolent moins, par contre, ce sont les parents pour qui il est de plus en plus difficile d’en assumer les coûts, d’autant plus que la rentrée scolaire coïncide cette année avec d’autres événements qui occasionnent de grandes dépenses.

Les dépenses des ménages mises à mal par la rentrée

La rentrée scolaire, coïncidant cette année avec l’Aïd Al Adha, risque de mettre à mal le budget des ménages. «Ramadan en juillet, vacances en août, rentrée scolaire et Aïd Al Adha en septembre, ça va être compliqué !» indique la mère de 3 enfants scolarisés dans le privé. «Et puis il faut dire que les enfants obéissent à un phénomène de mode, en exigeant des fournitures de marque ou à l’effigie de leurs héros préférés», poursuit-elle. En effet, quand le prix d'un cahier peut varier entre 3 et 25 dirhams, il peut atteindre jusqu'à 70 dirhams quand il est de marque.

Il en va de même pour les stylos commercialisés par certaines grandes marques à plus de 100 dirhams l’unité, alors qu’un simple bic ne coûtera que quelques dirhams à l’épicerie du coin. Mais là où les enfants sont les plus exigeants, c’est au niveau des trousses et des cartables. «Mon fils qui rentre au collège a fait une fixette sur un cartable de marque à plus de 500 dirhams. Je n’ai pas les moyens de le lui payer. J’irai donc lui prendre une imitation que j’ai trouvée à 150 DH», nous révèle un père de famille. Et pour se procurer ce genre d’articles, les adresses ne manquent pas. À Derb Omar, par exemple, les produits chinois ont le vent en poupe puisqu’ils attirent le consommateur à budget réduit. «Heureusement que ces produits existent. J’ai deux autres enfants en primaire. Vous imaginez un peu ce que cela m’aurait coûté sinon», poursuit la même source.

Mais là où le bât blesse, c’est au niveau des manuels scolaires, et c'est d'autant plus vrai dans le privé. En effet, les ménages doivent prévoir 200 à 500 DH l'unité pour les manuels de français, de mathématiques, ou encore d’anglais, qui sont généralement importés. Tandis que les manuels édités au Maroc, notamment les livres d’arabe, d’histoire-géographie et d’éducation civique, reviennent beaucoup moins chers, généralement entre 20 et 90 DH l’unité. Dans ces conditions, les familles ont chacune des manières différentes de procéder pour faire face aux dépenses. «J’ai deux filles qui se suivent à une année d’intervalle. La deuxième se sert donc des bouquins de sa grande sœur». Et pour rentabiliser au maximum ses achats, la mère de famille indique revendre les manuels qui ne leur servent plus. «Je revends certains manuels à moitié prix pour que tout le monde soit gagnant». Nombreux sont aussi les parents qui optent pour l’occasion. «En librairie, c’est hors de prix. Je ne peux pas me permettre de mettre 200 DH dans un livre. Si on multiplie ce prix par le nombre de matières, la facture monte vite».

D’autres parents, plus nostalgiques, souhaitent un retour aux anciennes pratiques. «À mon époque, on avait la possibilité de louer des manuels à l’établissement. Je ne sais pas pourquoi cette pratique a disparu», se demande Youssef, 41 ans. Une autre mère s'insurge : «Comment voulez-vous que la jeunesse marocaine soit lettrée et poursuive ses études comme il se doit, si on ne lui en donne pas la possibilité ? Des manuels à ce prix-là ne sont pas à la portée de tous ! Ce sont les établissements qui doivent acheter les manuels et les prêter aux élèves qui les rendront en fin d’année pour les classes suivantes. Par ailleurs, je suis pour l’uniformisation des manuels. Pourquoi deux écoles, à 100 m de distance l'une de l'autre, n’utiliseraient-elles pas les mêmes manuels ?» Argument partagé par de nombreuses familles. Les associations des parents d’élèves devraient y trouver une réponse… À noter enfin que comme une bonne rentrée passe aussi par l’image, il faudra que les parents pensent aussi à acheter de nouveaux vêtements à leurs bambins. «Il faut que j’achète un survêtement et des baskets à ma fille pour l’école. Je vais essayer de profiter des dernières soldes dans les magasins de sport», indique une mère de famille. 

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