Les étudiants de Faculté de médecine sont en colère et ils semblent bien décidés à le faire savoir. Après avoir entamé plusieurs mouvements de protestation depuis avril dernier pour manifester leur rejet catégorique d’un projet de loi qui rétablit le service sanitaire obligatoire, les futurs médecins ont décidé de durcir le ton en recourant au boycott de la rentrée universitaire dans les différentes Facultés de médecine au Maroc. Ainsi, et depuis mardi dernier, les jeunes étudiants refusent de rejoindre les bancs des différentes Facultés du Royaume et menacent de prolonger leur débrayage indéfiniment tant que leurs revendications ne sont pas prises en compte. «Nous avons décidé au niveau de la coordination nationale de boycotter toutes les activités pédagogiques, notamment les stages, les cours magistraux, les travaux pratiques et même le concours d’internat organisé au profit des étudiants de la sixième année de médecine», nous confie Anas Chbahna étudiant en médecine et coordinateur général de la Coordination des étudiants de médecine, qui souligne fièrement que le taux de suivi du boycott le premier jour (mardi) a atteint 100% à Casablanca et Marrakech.
Si le dépôt du projet de loi au Parlement a été la goutte qui a fait déborder le vase, selon M. Chbahni, ce texte n’est pas l’unique raison derrière ce boycott. Selon lui, les étudiants dénoncent une absence de dialogue avec le ministère sur d’autres points inscrits dans le cahier revendicatif des étudiants. Il s’agit notamment de l’équivalence de leurs diplômes nationaux avec le doctorat national. «Le parcours estudiantin pour obtenir un doctorat en médecine dure jusqu’à huit années, mais finalement notre diplôme est considéré comme un master, ce qui est injuste. Le ministère doit remédier à cette situation, soit en révisant à la baisse les années d’études, soit en modifiant le titre du diplôme», explique M. Chbahni. En outre, les futurs médecins dénoncent la baisse des postes de résidanat et d’internat qui ont été réduits au cours des deux dernières années comme peau de chagrin.
«Le ministère reconnaît, d’une part, l’existence d’un manque important de ressources humaines et surtout de médecins spécialistes et procède, d’autre part, à la réduction des postes à pourvoir. C’est une démarche contradictoire», s’indigne M. Chbahna. Les étudiants promettent donc une rentrée chaude et menacent de passer à d’autres formes de protestation si aucun dialogue n'est engagé par le ministère dans les plus brefs délais.