Les assaillants de l'hôtel Radisson Blu de Bamako n'avaient plus vendredi après-midi d'otages sous leur contrôle, a affirmé le ministre malien de la Sécurité intérieure, le colonel Salif Traoré, cité par l'agence Reuters. «Ils n'ont plus actuellement d'otage entre leurs mains», a assuré Salif Traoré, lors d'une conférence de presse après plusieurs heures d'assaut à l'intérieur de l'hôtel. Selon l'agence Reuters, les djihadistes d'Al Mourabitoune, groupe lié à Al Qaïda, ont revendiqué vendredi sur Twitter cette prise d'otages à l'hôtel Radisson Blu de Bamako. D'intenses échanges de tirs ont été entendus depuis l'intérieur de l'hôtel alors que l'armée tentait de déloger les assaillants. Selon des sources sécuritaires, les forces de l'ordre maliennes, appuyées par des unités de soldats étrangères, ont opéré à l'intérieur de l'hôtel et libéré les étages un par un. Les preneurs d'otages se seraient retranchés au 7e étage de l'hôtel.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui se trouvait à N'Djamena, au Tchad, pour un sommet d'un groupe de pays du Sahel, a écourté son séjour pour rentrer à Bamako. D'après le ministère de la Sécurité, les assaillants «sont rentrés dans l'enceinte de l'hôtel au même moment qu'une voiture munie d'une plaque diplomatique, sur laquelle ils ont ouvert le feu». Des membres des forces spéciales américaines ont participé à l'évacuation de civils alors que les services de sécurité maliens intervenaient à l'intérieur. Les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, se trouvaient à l'intérieur de l'hôtel. Le groupe Al Mourabitoune est né en 2013 de la fusion du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest et des Signataires par le sang, groupe dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Auparavant, le mouvement avait revendiqué l'attaque d'un restaurant de Bamako où cinq personnes avaient été tuées en mars dernier, l'attentat suicide d'avril contre l'ONU, qui avait fait trois victimes, et celui d'août dans l'hôtel de Sévaré, où 17 personnes avaient trouvé la mort.
