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Éco-Conseil : Comment évolue le marché du consulting ?
David Autissier : Le secteur du consulting est né à Harvard aux USA après la Deuxième Guerre mondiale. Le modèle consistait à ce que des experts (issus de la recherche académique et de grands groupes) formalisent et diffusent des innovations en management et stratégie. On parle de modèle «Think». À partir des années 1980, le consulting a muté en proposant toujours des innovations, mais surtout des ressources de déploiement.
On parle de «Delivery». Ce passage du «Think» au «Delivery» dans le monde du consulting a transformé une prestation d’expertise en un produit banal. Le consulting vend dorénavant plus du «jour/homme» de manière standard que de l’expertise pointue. Cela conduit à un phénomène de «commoditisation». Le consulting est une
marchandise comme une autre et l’appréciation se fait davantage en termes de coûts que de qualité. Cela pose
la question de la différenciation pour les cabinets de conseil actuellement tant en termes de marque que de prestations et de marché.
Comment agir sur un marché saturé ?
Le marché n’est pas à proprement parlé saturé, mais éclaté. Les entreprises ont toujours besoin de compétences d’expertise et d’accompagnement pour réaliser leurs projets de transformation toujours plus nombreux. Il n’y a pas un marché du consulting, mais un ensemble de marchés avec leurs spécificités.
Le marché actuel de la transformation digitale montre le besoin des organisations, mais ce marché est différent de celui de la stratégie, du management et de l’informatique. En management, on a vu récemment la thématique du bien-être au travail ou encore de la conduite du changement devenir des marchés importants. Cette mouvance des marchés fait apparaître de nouveaux compétiteurs avec la difficulté d’être généraliste et de durer dans le temps.
Comment s'opère la certification des consultants formateurs ?
Il n’y a pas vraiment de certification en consulting. Chaque cabinet de consulting forme ses consultants selon ses méthodes d’intervention.
La formation en consulting est donc très hétérogène et la valeur des consultants s’évalue davantage par leur passage dans certains cabinets que par les missions réalisées. Cela montre l’importance de mettre des normes pour le métier de consultant et de donner des certifications professionnelles. À titre d’exemple, l’ESSEC a mis en place une certification en gestion du changement (C2C) s’adressant aux spécialistes internes et aux consultants.
