Par la diversité géographique de son paysage, le Maroc est riche d’une flore constituée de plus de 4.200 espèces, parmi lesquelles 500 à 600 plantes aromatiques et médicinales, dont un grand nombre sont endémiques, c’est-à-dire présentes dans une région délimitée.
Le Haut Atlas, l’Anti-Atlas, les plateaux de l’Oriental et le Rif restent les zones les plus riches en plantes aromatiques et médicinales (PAM) où poussent le paprika, la coriandre, le cumin, le safran, le fenouil, l’anis, la lavande ou encore le jasmin. Lors de la campagne 2012-2013, le Maroc a occupé le 12e rang parmi les exportateurs mondiaux avec une recette de près de 250 millions de DH pour les PAM cultivées et de 370 millions de DH pour les PAM spontanées. «De plus, le secteur est caractérisé par des quantités moyennes d'environ 33.000 tonnes, cédées annuellement, et il emploie 500.000 journées de travail pour 25 millions de DH de revenus», selon Fellah Trad, portail électronique du groupe Crédit Agricole du Maroc.
Seulement 2% de plantes cultivées
Cependant, ce secteur est confronté à plusieurs entraves, comme il a été rappelé lors de la 1re édition des Journées scientifiques de l'École nationale des sciences appliquées d'Al Hoceima ((ENSAH) sur le thème «Substances naturelles». Cité par MAP, le directeur de l'ENSAH, Salaheddine El Youbi, résume les contraintes par l'extension des zones agricoles, la surexploitation, l'urbanisme, ou encore le réchauffement climatique.
Pour ce dernier, ce secteur n'est pas encore suffisamment investi par les scientifiques et reste le champ de prédilection des associations et des coopératives qui jouent un rôle considérable dans la valorisation et la promotion des plantes de la région.
À ces difficultés s'ajoute le fait que «la production est globalement assurée par les PAM spontanées, alors que celles cultivées contribuent à environ 2%», note le rapport final, intitulé «Stratégie nationale de développement du secteur des plantes aromatiques et médicinales au Maroc», établi par l'US Aid.
Pour contourner cet écueil, l’Institut national des plantes aromatiques et médicinales de Taounate a été créé en 2002. Les principales missions de cet établissement public sont de développer par la recherche la production de plantes à parfum médicinales et aromatiques dans les différentes régions marocaines.
