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Levée de boucliers républicains contre l'accord sur le nucléaire iranien

Les prémices d'un nouveau «showdown» entre le Président américain Barack Obama et les républicains du Congrès sont bel et bien là. Les républicains des deux Chambres de l'institution législative US n'ont pas tardé à monter au créneau après l'annonce de l'accord «historique» conclu à Vienne entre les puissances internationales, menées par les États-Unis, et l'Iran sur le programme nucléaire de Téhéran.

Levée de boucliers républicains contre l'accord  sur le nucléaire iranien
La Maison-Blanche a cinq jours pour soumettre au Congrès l'accord nucléaire.

Le président de la Chambre des représentants John Boehner a qualifié d'«inacceptable» un accord qui «risque de lancer une course aux armes nucléaires» à travers le monde, tout en accusant M. Obama d'avoir abandonné ses «propres objectifs» qu'il s'était fixés pour les négociations avec les autorités iraniennes.
L'accord va verser des milliards de dollars dans la trésorerie de l'Iran «ce qui va lui donner le temps et l'espace pour se doter d'une bombe nucléaire», a mis en garde le représentant de l'État de l'Ohio, soulignant que «nous allons tout faire pour stopper cet accord». Pour sa part, le chef de file de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a indiqué dans un communiqué que l'accord de Vienne sera un «défi majeur» pour le prochain président des États-Unis. «Il semble que nous avons perdu toute chance de démanteler le programme nucléaire iranien qui sera un défi majeur pour le prochain président, quelle que soit son affiliation
politique», a-t-il déploré.

Le sénateur Tom Cotton, lui, s'est insurgé contre un accord «terrible» qui n'a aucune chance de franchir le cap du Congrès, où les républicains sont majoritaires dans les deux Chambres.
«(...) Je crois que le Congrès va tuer cet accord qui balise la voie devant l'Iran pour acquérir une arme nucléaire», a estimé M. Cotton dans une intervention sur la chaine d'information MSNBC.
La Maison-Blanche a cinq jours pour soumettre au Congrès l'accord nucléaire. S'ouvrira ensuite une période de 60 jours.
Les élus auront trois possibilités : ne rien faire, adopter une «résolution d'accord», de portée symbolique ou adopter une «résolution de désaccord», qui interdirait à Obama de suspendre la plupart des sanctions contre l'Iran.

Le chef de l'exécutif US a promis d'opposer son veto à une résolution qui l'empêcherait d'appliquer l'accord nucléaire, et les républicains auront besoin du soutien des deux tiers de chacune des Chambres du Congrès pour surmonter ce veto. Obama, lui, a besoin de convaincre au moins un tiers du Congrès de le soutenir.
Les candidats du Grand Old Party à la présidentielle de 2016, eux, ont été unanimes à s'élever contre l'accord de Vienne en dirigeant des critiques acerbes contre l'administration Obama et sa diplomatie. «Ce n'est pas de la diplomatie. C'est de l'apaisement» pur et simple, a souligné l'ancien gouverneur de l'État de Floride, Jeb Bush, qui a qualifié de «dangereux» et «défectueux» l'accord sur le nucléaire iranien. Même son de cloche chez l'ancien gouverneur de l'État de l'Arkansas, Mike Huckabee qui a indiqué, dans un communiqué, que les États-Unis venaient de donner de nouveaux pouvoirs à l'Iran pour «mener à bien» sa menace et acquérir l'arme nucléaire.

Également candidat à la Maison Blanche, le sénateur Lindsey Graham a estimé que l'accord négocié par l'administration Obama ne va pas restreindre le programme nucléaire de l'Iran et risque d'exacerber les tensions dans la région. «Ma première impression est que cet accord est bien pire que je n'ai jamais imaginé. Il sera un cauchemar pour la région, pour notre sécurité
nationale et pour le monde entier», a-t-il indiqué dans une déclaration à Bloomberg TV.
Abondant dans le même sens, le gouverneur de Wisconsin Scott Walker a appelé tous les leaders du Congrès y compris l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton à s'opposer à cet accord qui représente une «démonstration de l'échec diplomatique» du Président Obama.

À la lumière de cette opposition «existentielle» qui va, à coup sûr, s'accentuer au fil des jours et de la détermination «inébranlable» du Président Obama à consolider son héritage politique, il s'avère que cette énième bataille politique à connotation idéologique sera ardue avant de connaître le sort de l'accord conclu avec Téhéran après des négociations marathoniennes.

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