Madagh est devenue, au fil du temps, le refuge des esprits en quête de sens et de ressourcement pour renouer et consolider les liens spirituels avec le Créateur, chercher les remèdes aux maux de la vie moderne et offrir une trêve de paix et de sérénité aux âmes prises dans la tourmente de la vie temporelle. Cet espace d'échange et de communion, qui constitue également un rempart contre les périls des dérives et du radicalisme, accueille des milliers de disciples qui transcendent les différences par une quête spirituelle commune pour se rapprocher de Dieu et être au service d'autrui. Patrick Bounou, un jeune français d'origine béninoise, qui s'est converti à l'Islam il y a 15 ans après une profonde réflexion existentielle, consacre toute son énergie et son temps au service de la dixième Rencontre mondiale du soufisme, dont les travaux ont pris fin jeudi à Madagh. Cette manifestation spirituelle et académique a été organisée par la Tariqa Qadiriya Boudchichiya, en partenariat avec le Centre euro-méditerranéen d'étude de l'Islam actuel, à l'occasion de la commémoration de la naissance du Prophète (Aïd Al Mawlid Annabawi) sous le thème «Le soufisme et la quête de sens : le rôle des zaouïas dans la communication des valeurs de modération, de juste milieu et de beauté». «J'étais en quête de mon épanouissement spirituel et j'ai trouvé ma paix intérieure dans l'Islam», a déclaré Patrick Bounou à la MAP. Dans une recherche spirituelle constante, le jeune homme s'engage alors sur la voie soufie, à travers les écrits des grands érudits, et parvient ainsi à saisir la vérité du soufisme, qui est loin d'être un luxe intellectuel, mais plutôt une action quotidienne pour parvenir à un état d'âme où prévaut l'amour des autres, tels qu'ils sont, sans jugements ni aprioris.
«Quand je me suis engagé dans la voie soufie et sa quête spirituelle, j'ai aussi appris à m'accepter moi-même, à constater mes imperfections et à vivre avec tout en œuvrant sans relâche pour m'améliorer», raconte-t-il, affirmant que son cœur est parvenu ainsi à s'imprégner de sagesse et de tolérance envers son entourage et à se garder de tout jugement concernant qui que ce soit. Comme Patrick Bounou, ils sont nombreux à affluer vers Medagh en quête du sens et des significations des valeurs de l'humanité, loin de toute forme de violence et de radicalisme, qui fait fi du superflu des discordes pour privilégier l'essence des valeurs communes qui unissent. Asmae, qui vient de Londres, tient chaque année à être présente à ce rendez-vous mondial du soufisme. Elle exprime, à cette occasion, son amour pour le Maroc, un pays tolérant et ouvert qui ne cesse de promouvoir, à travers de telles manifestations spirituelles, l'image d'un Islam authentique. «L'Islam est une religion d'amour, de clémence, de fraternité et d'humanisme. C'est un appel vers les bienfaits de Dieu et pas une galvanisation des uns contre les autres. C'est la religion de la sérénité», souligne, pour sa part, Mohamed Jamal Aboulhonoud, conseiller du ministre du Waqf et des affaires islamiques de Palestine.
Dans une déclaration à la MAP, M. Aboulhonoud, qui participe à ce grand rendez-vous spirituel, relève que le soufisme est un véritable rempart contre l'extrémisme puisqu'il consacre le choix de la modération et la voie du juste milieu. Madagh baigne dans une ambiance spirituelle unique qui illustre cette sérénité et cette sagesse soufies tant convoitées par les disciples. «Le soufi est celui qui est parvenu à assainir son cœur», lance un disciple soufi rencontré parmi la foule des fidèles en communion, affirmant qu'un tel cœur est bel et bien assez vaste pour contenir l'amour de toute l'humanité.
