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Les experts réclament une gouvernance mondiale

Des scientifiques et juristes américains réunis en congrès en Californie ont demandé, samedi dernier, la mise en place d'une solide gouvernance mondiale qui encadrerait les techniques de manipulation artificielle du climat, pour lutter contre le réchauffement de la planète.

Les experts réclament une gouvernance mondiale
Pour les scientifiques, modifier le climat par des interventions humaines ne peuvent pas se substituer à une forte réduction des émissions des gaz. Ph DR

La géo-ingénierie, une science encore expérimentale et controversée, propose des techniques pour modifier le climat par des interventions humaines : injecter des aérosols (particules de souffre) dans la stratosphère par exemple pour réduire le rayonnement solaire. «Il n'y a aucune institution ou traité actuellement capable de réglementer efficacement ces technologies», a accusé Edward Parson, professeur de droit de l'environnement à l'Université de Californie. «Si un pays décidait de se lancer dans une expérience risquée de géo-ingénierie, rien ne pourrait l'en empêcher», a dénoncé M. Parson. «Avant d'envisager de développer et d'utiliser ces technologies, il faut avoir une institution internationale qui a l'autorité et les capacités de prendre des décisions», a ajouté le juriste. Pour les scientifiques, ces technologies ne peuvent pas se substituer à une forte réduction des émissions des gaz à effet de serre provenant des activités humaines, l'approche la plus sûre pour lutter contre le réchauffement.
La présidente de ce comité de seize experts, Marcia McNutt, rédactrice en chef de la revue Science, a indiqué que «le mécanisme de gouvernance devrait être ouvert et transparent et impliquer la société civile». Selon elle, une ONG internationale, une société scientifique ou une organisation multilatérale pourrait en être chargée.

La recherche est «insuffisante»

«Ce sujet devrait rapidement mobiliser d'autres pays si les États-Unis commencent à en parler», a estimé la scientifique pour qui il faut que ces institutions soient mises en place avant que les expériences de géo-ingénierie à grande échelle ne soient menées. À ce stade, la recherche scientifique est insuffisante pour savoir si le recours à la géo-ingénierie serait utile. Il faudrait pouvoir également étudier la prochaine grande éruption volcanique, ces éruptions étant «ce qu'il y a de plus proche dans la nature de la géo-ingénierie pour réduire le rayonnement solaire et le réchauffement», a affirmé Riley Duren, un scientifique de la Nasa au Jet Propulsion Laboratory. Mais les chercheurs ne sont pas actuellement en mesure d'en «comprendre et mesurer les effets sur la haute atmosphère», dit-il, alors que ces «mesures pourraient aussi être très utiles pour la science du climat, en réduisant les incertitudes des modèles d'évolution climatique». 

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