Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Conférence Internationale Du Sucre

Nouvelle Route de la soie : quelles retombées sur la Chine

Nouvelle Route de la soie : quelles retombées sur la Chine

Sécuriser les approvisionnements : La Mer de Chine, et en particulier les zones au large de l'Indonésie, reste un haut lieu de la piraterie. Comme 80% des ressources énergétiques chinoises transitent par le détroit de Malacca, il est donc capital pour la Chine de sécuriser cette voie d'approvisionnement. La Chine est riche en terres rares, en revanche elle n'a que peu de ressources naturelles, ce qui la rend pour l'instant dépendante de la sécurité des routes maritimes en mer de Chine, qui lui permettent de les acheminer. C'est là tout l'enjeu de la seconde «nouvelle Route de la soie». La Chine prévoit d’investir massivement dans des ports à containers, le must du commerce maritime mondial désormais. Et elle envisage de sécuriser cette route maritime pour lutter contre la piraterie au large de l’Afrique.

Contrôler le trafic commercial dans la région : Le projet de la nouvelle Route de la soie intervient alors que la Chine connaît un ralentissement de sa croissance économique, 7% en 2014, un des plus bas depuis vingt ans. Côté terrestre, le gouvernement chinois a lancé en 2011 la création d'un axe ferroviaire qui traversera le Kazakhstan, l'Asie centrale, le nord de l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Turquie jusqu'aux pays de l'Union européenne, premier partenaire commercial de l'Empire du Milieu. En poursuivant sa politique actuelle, la Chine pourrait donc bientôt contrôler l'ensemble du trafic commercial qui transite dans cette zone. Cette voie de passage entre l'Asie orientale, l'océan Indien et l'Europe est un axe stratégique, puisqu’un tiers du commerce mondial y transite, dont 90% du commerce extérieur de la Chine.

Booster l’économie chinoise : Pour la Chine, dont la production lourde d’infrastructures est saturée à domicile, c’est un moyen de déployer un savoir-faire à grande échelle dans toute l’Eurasie et d’utiliser de larges capacités d’investissement. Le Silk Road Fund, privé, fonctionnerait selon les règles du marché et viserait la rentabilité. La nouvelle Route de la soie devrait faciliter le passage des frontières par l’économie. Un accord commercial multilatéral (the Asian-Pacific Free Trade Area) devrait compléter la stratégie. Il s’agit de créer une sorte de marché unique en Asie, en réduisant les barrières tarifaires, les droits de douane, en multipliant les facilités de travail pour la main-d’œuvre chinoise à l’étranger. C’est, en quelque sorte, vu depuis Pékin, la mise en place d’une véritable OMC à visage asiatique. C’est aussi un projet bancaire. La nouvelle Route de la soie s’adossera à la nouvelle banque d’investissement asiatique que Pékin vient de lancer avec une vingtaine d’autres pays, il s’agit de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB). L’Inde a choisi de rejoindre cette banque, comme le Royaume-Uni. 

Lisez nos e-Papers