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Nuisances et désagréments des bergeries en agglomération

Bêlement des moutons, odeurs nauséabondes, déchets de toutes sortes…, les jours qui précèdent l'Aïd sont généralement accompagnés de nombreux désagréments à cause des éleveurs de moutons qui s’installent à proximité des quartiers d’habitation dans les grandes villes.

Nuisances et désagréments des bergeries en agglomération
L'odeur des moutons ainsi que leurs déjections envahissent les quartiers.

À deux jours de l'Aïd, on peut entendre le bêlement des moutons qui résonne un peu partout dans les grandes villes et sentir également leur odeur qui nous transperce les narines à chaque bout de rue. Un rituel auquel les Marocains se sont habitués depuis plusieurs années. En effet, faute d’organisation et d’aménagement de marchés appropriés pour ce genre d’occasion, les vendeurs, qui sont généralement des éleveurs qui viennent d’autres régions, louent des locaux dans les quartiers d’habitation dans les grandes villes comme Casablanca. Conscient que les citoyens dans les villes sont de plus en plus stressés et pressés par le temps, les vendeurs de cheptels préfèrent s’installer à côté de chez eux pour leur faciliter la tâche. De cette façon, ils évitent de payer les frais élevés pour l'accès aux souks en plein air dans la périphérie de la ville ainsi que les frais du transport quotidien. Entrepôt, garage, local commercial, snack, café… tous les locaux sont bons pour vendre les moutons. Il est à noter qu’un petit local de 50 m² dans un quartier populaire peut coûter 3.500 DH pour dix jours. Et quand il s’agit d’un local au centre de la ville, le prix peut s’élever à 10.000 DH pour ces dix jours.

«J’ai accepté volontiers de louer mon petit café pour des vendeurs de moutons pendant ces jours qui précèdent l’Aïd. Grâce à ce deal, j’ai pu encaisser 8.000 DH simplement en vidant l’espace. Après l’Aïd, je n’aurai qu’à nettoyer les lieux et reprendre mon activité normalement», confie le propriétaire d’un café à Casablanca.
Certes cette année, les autorités locales dans certains quartiers ont exigé l’acquisition d’une autorisation pour la location moyennant une somme qui varie selon la superficie du local et le nombre de moutons, mais cela n’a pas empêché les éleveurs de louer des locaux dans les quartiers d’habitation dans les grandes villes. S’ajoute à cela les hôtels pour moutons qui sont de plus en plus nombreux chaque année.

Ces auberges proposent d’héberger le mouton et de le nourrir jusqu’au jour de la fête contre une somme de 15 à 20 DH par jour. Résultat : pendant la période qui précède cette fête du sacrifice, nos grandes villes se transforment en une grande étable. «Chaque année, c’est la même chose. Pendant les jours qui précèdent l'Aïd, nous ne savons plus si nous vivons dans un milieu rural ou urbain à cause des vendeurs de cheptels qui s’installent partout. Certes, nous sommes musulmans et cette fête est sacrée, mais il faut trouver une solution à ce problème. xLes moutons doivent être vendus dans des marchés et non à tous les coins de rue», fustige Hanane, une jeune casablancaise qui vit au quartier de Sidi Moumen. Et de poursuivre : «Chaque jour, nous nous couchons au son des bêlements. L’odeur nauséabonde des bêtes devient insupportable et le foin et les rejets des animaux commencent à joncher les rues et même à nuire au bon fonctionnement des égouts, ce qui causera certainement des problèmes plus graves le jour de la fête. Les rejets sont amassés et poussés dans les égouts du quartier qui se transforment ce jour-là en rivières sanguinolentes. Nous regrettons même d’avoir égorgé le mouton».

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