Le gouvernement irakien veut lancer sa contre-offensive sans délai après la chute dimanche de Ramadi qui constitue «un revers» dans la lutte contre groupe État islamique (EI), selon Washington. Le Premier ministre Haider Al-Abadi s'est résolu à faire appel aux milices chiites qu'il avait jusque-là tenues à l'écart de la plus grande province d'Irak pour éviter de s'aliéner sa population. Le Premier ministre, en poste depuis huit mois, est critiqué pour ne pas avoir évité la chute de cette ville située à une centaine de kilomètres de Bagdad. Cette perte représente le plus sérieux revers pour le régime depuis l'offensive ayant permis à l'EI de contrôler de vastes territoires en juin 2014. Fort de dizaines de milliers d'hommes en Irak et en Syrie, l'EI a ainsi renforcé son emprise sur l'immense province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie et de l'Arabie saoudite et dont Ramadi est le chef-lieu. Au moins 2,7 millions de personnes ont été déplacées par les violences en Irak depuis le début 2014, dont un demi-million d'habitants de la province d'Al-Anbar.
Le Pentagnoe reconnait le revers
Le Pentagone a reconnu que la chute de la ville irakienne de Ramadi, si elle n'était pas militairement stratégique, n'en constituait pas moins un «revers» dans la lutte contre le groupe État islamique. «Nous avons toujours dit qu'il y aurait des avancées et des reculs, des victoires et des revers. C'est un revers», a convenu le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone, en ajoutant immédiatement que la ville serait «reprise». Le Pentagone a toujours minimisé l'importance militaire de Ramadi, le chef-lieu de la province sunnite d'Al-Anbar qui était disputé depuis 18 mois par les jihadistes et les forces gouvernementales irakiennes. «Je préfèrerais que Ramadi ne tombe pas, mais ce ne sera pas la fin de la campagne contre l'EI si Ramadi tombe», avait expliqué mi-avril le plus haut gradé américain, le chef d'état-major inter-armées, Martin Dempsey, soulignant la plus grande valeur stratégique de la raffinerie de Baïji, au nord de Bagdad, elle aussi objet d'assauts acharnés de l'EI.