Les Madrilènes la surnomment le «béret» : une épaisse couche grisâtre plombant le ciel souvent si bleu, une des villes les plus polluées d'Europe. «La sensation d'étouffement dans la poitrine est plus forte, la fatigue augmente, on ne peut pas mener une vie normale», témoigne, auprès de l'AFP, une habitante, qui souffre d'asthme.
Selon un palmarès diffusé en juin 2014 par l'association française Respire en se fondant sur des données de l'Agence européenne de l'environnement concernant trois polluants, Madrid est la sixième grande ville la plus polluée d'Europe, dépassant Rome, Londres ou encore Paris. Estimant que 2.000 morts par an sont causés dans la ville par la pollution de l'air, l'association «Écologiste en action» a même lancé des poursuites contre la Mairie, l'accusant de ne pas prendre assez de mesures pour prévenir les dépassements de seuils sanitaires.
En deux semaines à peine, début janvier, Madrid a déjà dépassé la limite annuelle du niveau de dioxyde d'azote dans l'air fixée par une directive européenne, selon ce groupe.
Accès limité au diesel
La capitale espagnole décroche un triste «sans-faute», en pulvérisant ce niveau maximum chaque année depuis son introduction en 2010, selon Ecologistes en action, risquant une forte amende de la Commission européenne.
La ville a limité l'accès de certains véhicules diesel en plusieurs points du centre, comme prévoient de le faire d'autres capitales comme Paris ou Londres. Et elle a également installé en 2014 des «parcmètres intelligents» plus chers pour les véhicules plus polluants, explique-t-il à l'AFP.
Ces mesures ne sont pas suffisantes, affirme cependant Pedro Leton, professeur spécialiste de la pollution de l'air à l'Université Alcala de Henares, près de Madrid.
À Madrid, le problème vient de la grande proportion, 70% assure Diego Sanjuanbenito, de véhicules roulant au diesel.
