Le paysage à Rabat ce premier mai est assez étrange cette année. Les grands défilés et cortèges ouvriers n’étaient pas au rendez-vous. Seules l’Organisation démocratique du travail et l’Union nationale marocaine du travail (bras syndical du PJD) sont descendues hier dans la rue. À ces deux centrales syndicales s’ajoute une faible participation du syndicat populaire des salariés du Mouvement populaire et de la CGT. Les centrales syndicales les plus représentatives (UMT, UGTM, CDT, FDT) ont boycotté la fête des travailleurs, en signe de protestation contre «la politique menée par le gouvernement et l’absence du dialogue social». Une décision qui a été vivement critiquée par les membres de L’UNMT.
Dans son allocution de circonstance, Jamaa Mouatassim n'a pas mâché ses mots : «la discorde entre les syndicats est l’une des causes ayant fragilisé le dialogue social», a-t-il martelé, ajoutant que le gouvernement a manifesté sa volonté d’institutionnaliser le dialogue social «sauf que les syndicats ne se sont pas mis d’accord pour négocier de manière collective». Rappelons ici que les centrales syndicales pointent du doigt l’attitude du gouvernement en affirmant «l’absence de la volonté politique pour asseoir un véritable dialogue social». Le chef de cabinet du Chef du gouvernement a également critiqué la décision du boycott des festivités.
«Le boycott peut être expliqué comme un signe de retrait de la classe ouvrière du champ du militantisme», a-t-il dit. Même son de cloche auprès de Saad Eddine El Othmani, président du conseil national du PJD. «Le retrait n’est pas un signe de militantisme». M. El Othmani a saisi l'occasion pour attaquer l’opposition qui «devrait faire des propositions pratiques concernant les grands dossiers au lieu de faire obstacle au travail du gouvernement», a-t-il dit. D’après lui, «l’opposition a plutôt les yeux rivés sur les élections, d’où sa réaction contre les réalisations du gouvernement».