Négocier un allègement de la dette grecque figurera en tête des priorités du nouveau gouvernement d'Alexis Tsipras. Il s’agit d’une déclaration hier matin d’un «cadre influent du parti Syriza» et relayée par l’agence Reuters. «Nous continuerons les négociations dans la période à venir, avec la question de la dette comme première et plus importante des batailles», a déclaré la source de Reuters. Le parti Syrisa a été reconduit au pouvoir lors des élections législatives du dimanche 20 septembre dernier en Grèce.
Le parti de la gauche radicale a obtenu une victoire plus nette que prévu et Tsipras, qui devait être investi hier dans l'après-midi selon une source à la présidence grecque, entend reconduire la coalition qu'il formait dans la précédente législature avec les Grecs indépendants (droite souverainiste).
Mais pour renforcer la position d'Athènes dans les discussions à venir avec ses partenaires européens sur le poids de la dette grecque, il tentera, selon Reuters, de forger un consensus élargi avec les autres partis politiques, a ajouté ce cadre de Syriza. «Nous allons demander à toutes les forces politiques de soutenir nos efforts», a-t-il dit.
Plusieurs gouvernements européens, à commencer par l'Allemagne, s'opposent à une réduction de la dette grecque, mais ne sont pas hostiles à son rééchelonnement. La semaine dernière, des sources au sein de la zone euro ont indiqué à Reuters que les gouvernements étaient prêts à plafonner à 15% du PIB de la Grèce le service de la dette qui pèse sur les finances publiques.
Ce mécanisme prévu sur le long terme aurait pour effet de réduire le montant consacré chaque année par l'État grec au paiement des intérêts et au remboursement de la dette publique en cas de ralentissement économique et de l'augmenter si la croissance est plus soutenue. La Grèce plaide pour une réduction du montant nominal de sa dette aux autres pays de la zone euro, mais les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont catégoriquement exclu cette hypothèse le mois dernier.
En avril 2015, le montant total de la dette publique grecque atteignait 301,5 milliards d'euros, dont 197 milliards d'euros dus à ses partenaires de la zone euro. Rapporté au poids de son économie, l'endettement de la Grèce représente encore 168,8% de son PIB, contre 177,1% en 2014.
