Les actionnaires du géant de l’électronique Samsung ont approuvé vendredi la fusion de deux divisions destinée à renforcer l'emprise de l'héritier présomptif, Lee Jae-Yong, sur le fleuron du groupe, Samsung Electronics. Le feu vert à la reprise de Samsung C&T par Cheil Industries (ex-Everland), la holding de fait du groupe, dont les activités vont de la mode aux parcs de loisirs, a été donné vendredi lors de l’assemblée convoquée en urgence.
«Cette victoire, précédée d'une bataille acrimonieuse devant les tribunaux, constitue un immense soulagement pour la famille fondatrice qui réorganise la constellation Samsung en prévision du retrait du patriarche Lee Kun-Hee, à la santé vacillante», souligne l’Agence France presse (AFP).
Le fonds spéculatif américain Elliott Associates LP, troisième actionnaire de C&T avec une part de 7,1%, avait multiplié les recours judiciaires pour mettre ce projet en échec, «estimant que le panier de la mariée n'était pas assez garni». Opposé à une dilution de ses titres, il avait rallié à sa cause un certain nombre d'actionnaires minoritaires «mais a été systématiquement débouté par les tribunaux», fait remarquer l’AFP.
«Elliott est déçu du fait que le projet de reprise semble avoir été approuvé contre les aspirations de si nombreux actionnaires indépendants et étudie toutes les suites à donner» au plan judiciaire, a indiqué le porte-parole du fonds, Richard Barton, dans un communiqué. «Étant donné la conjoncture mondiale difficile, la fusion est le seul moyen de garantir l'avenir de l'entreprise, laquelle optimisera les synergies et alimentera les moteurs de la croissance», a annoncé pour sa part, le patron de Samsung C&T, Choi Chi-Hun.
L'idée, pour la dynastie régnante, est de simplifier la pyramide Samsung constituée de 70 filiales et d'un empilement de participations croisées qui disperse capital et pouvoir.
La fusion entre les deux divisions actionnaires de Samsung Electronics permet avant tout aux Lee de concentrer leurs participations dans le producteur de smartphones et d’assurer la relève. «Sujet à des problèmes cardiaques, Kun-Hee doit passer la main à son seul fils, Lee Jae-Yong, représentant d'une nouvelle génération de dirigeants», souligne l’AFP.
Par ailleurs, soulève l’agence de presse, la fronde d'Elliott et de 3.000 petits actionnaires ne pesant qu'un petit pour cent du capital est en soi une révolution en Corée du Sud. Dans ce pays, les grandes corporations familiales sont l’habitude de manœuvrer sans aucun égard pour l'actionnariat marginal. Une donne qui a changé depuis que parmi ces actionnaires figurent aujourd’hui des étrangers, plus conscients de leurs droits.
