C'est, avec la réussite du sommet de Paris sur le climat, l’un des objectifs de la fin de quinquennat de François Hollande. La taxe sur les transactions financières, vieille idée jamais appliquée à l’échelle d’un continent, doit en principe entrer en vigueur le 1er janvier 2016 dans onze États membres de la zone euro. Mais les discussions techniques lancées il y a plus d’un an s’avèrent beaucoup plus compliquées que prévu, sous la pression du lobby bancaire et des intérêts parfois divergents des pays concernés. Le choix des produits financiers à taxer constitue le principal sujet de discorde. Il a «amené chacun de nos onze pays à mettre en avant le souhait d'exempter telle ou telle catégorie d'actifs (...) et donc à vider au fur et à mesure de son sens l'assiette même de la taxe», estiment les ministres des Finances français et autrichien dans une lettre adressée à leurs homologues européens.
Pour sauver cette taxe et tenir le calendrier de sa mise en œuvre, Michel Sapin et Hans-Jörg Schelling proposent «de partir du principe que la taxe sur les transactions financières devra reposer sur une assiette la plus large possible, associée à des taux faibles» ce qui constitue un revirement de la position française, Michel Sapin étant jusqu’ici plutôt favorable à une taxation sur un nombre limité de produits. Les deux ministres proposent de confier à «l'un d'entre nous onze» l’organisation et la direction des travaux afin de traduire ce principe dans des propositions concrètes. Cependant, ils se disent «attentifs à la définition précise des éléments techniques de la taxe, afin de limiter les risques de délocalisation de l'activité».
S’ils ont à se mettre d’accord sur les modalités de la taxe, les onze pays doivent également déterminer son emploi. La France a proposé qu’elle serve à financer un «Fonds vert», d’un montant de 100 milliards d’euros au niveau mondial, destiné à financer les politiques de lutte contre le changement climatique dans les pays émergents. Cette proposition n’a pas encore pu être débattue. Les onze pays volontaires pour taxer les transactions financières sont la France, l'Autriche, le Portugal, l'Espagne, la Grèce, la Slovaquie, l'Estonie, la Slovénie, l'Italie, l'Allemagne et la Belgique. F.S. easybourse.com
