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Transformation de l’économie : la comptabilité nationale ne dit pas tout

Les transformations structurelles de l’économie nationale ne sont pas encore complètement perceptibles à travers les données de la Comptabilité nationale. De ce fait, le débat sur les prévisions devrait, désormais, être repositionné sur le comportement de la croissance sous le prisme de la création de richesse, en essayant d’éliminer les effets comptables, sources éventuelles d’incompréhensions et de biais d’interprétations, selon une étude du ministère de l’Économie et des Finances.

Transformation de l’économie : la comptabilité nationale ne dit pas tout
La dynamique et le poids de certains secteurs ne sont pas convenablement restitués au niveau des données de structure de l’économie nationale, selon la DEPF.

Le ministère de l’Économie et des Finances tient à recadrer le débat sur l’évolution de l’économie nationale et son devenir, en faisant valoir sa vision des choses. Il vient, en effet, de publier, via la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), une étude au titre évocateur : «Au-delà de l’écran comptable, la transformation structurelle continue».

Le ministère n'y va pas par quatre chemins : «Le débat sur les prévisions devrait, désormais, être repositionné sur le comportement de la croissance sous le prisme de la création de richesse, en essayant d’éliminer les effets comptables (sources éventuelles d’incompréhensions et de biais d’interprétations)». Et ce, à la lumière des transformations structurelles qu’a connues l’économie nationale, non encore complètement perceptibles à travers les données de la Comptabilité nationale, estiment les auteurs de l’étude.

Ces derniers reprochent notamment au système de la Comptabilité nationale certains manquements caractérisant le niveau agrégé des données qu’il génère (absence de la formation brute de capital fixe –FBCF- ventilée par secteur, structure de la valeur ajoutée agricole par sous branche, structure de la VA industrielle par sous branche…) et qui font qu’il «ne laisse point apparaître les mutations qui s’opèrent à l’intérieur des différents secteurs». Ces mutations sont, par contre, perceptibles à travers les indicateurs factuels de l’évolution structurelle des secteurs (exportations, investissements directs à l'étranger –IDE-…), note l’étude.

La DEPF évoque un autre biais qui fausse l’évaluation de l’économie nationale, en l’occurrence l’évolution d’une composante de calcul du PIB «qui s’est imposée à l’observation ces deux dernières années et dont l’interprétation peut altérer la compréhension du cheminement de la croissance dans notre pays». Il s’agit de la rubrique «impôts sur les produits nets de subventions».

Le ministère relève également que l’enquête de structure de 2007, qui constitue la base de l’élaboration des comptes nationaux, «ne pouvait permettre de saisir l’ampleur des transformations structurelles dont les rythmes se sont accélérés à la faveur de nouvelles politiques sectorielles lancées, en grande partie, à partir de 2008, tels le Plan Maroc Vert, le Pacte pour l’émergence industrielle…». La DEPF attend donc l’Enquête nationale sur les structures économiques lancée en avril 2015 qui «serait probablement porteuse d’informations précieuses à ce propos et serait d’une grande utilité, surtout, si elle tient le pari de livrer dans des délais raisonnables ses résultats détaillés». L’enjeu étant, globalement, de bien refléter l’évolution de l’économie nationale qui s’est transformée ces dernières années.

«Au-delà de l’écran comptable et des hypothèses traditionnelles propres à tout exercice de prévision dans l’état actuel de l’art, l’évolution de la croissance marocaine ne saurait échapper à l’effet des changements structurels importants qui l’ont marquée ces dernières années et qui renforcent son potentiel de croissance réel», insistent les auteurs de l’étude. Cette transformation repose notamment, font-ils remarquer, sur la contribution de branches et de secteurs «dont les performances s’affirment de jour en jour sans pour autant que leur dynamique et leur poids soient convenablement restitués au niveau des données de structure de l’économie nationale et encore moins alimenter des analyses économiques rigoureuses sur les nouveaux ressorts de la création de richesses dans notre pays».

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