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Une nouvelle initiative internationale destinée à renforcer la protection du patrimoine culturel pris pour cible par les terroristes et les trafiquants de biens culturels, a été lancée en marge de la 70e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
Baptisée «Protéger le patrimoine culturel-Un impératif pour l'humanité», cette initiative a été lancée par les ministres des Affaires étrangères d'Italie et de Jordanie, en présence des responsables de l'Unesco, d'Interpol et de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ainsi que des ministres de plusieurs Etats membres des Nations Unies.
L'objectif principal de cette campagne, selon l'Unesco, est d'«assurer un suivi des résolutions et décisions adoptées par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies ainsi que des autres organismes internationaux».
Dans ce sens, l'organisation onusienne a rappelé qu'au cours de la dernière décennie, le monde a assisté à une recrudescence des attaques terroristes et à la destruction du patrimoine culturel des pays touchés par les conflits armés ainsi qu'au pillage organisé et au trafic illicite des biens culturels à une échelle inédite.
Les groupes terroristes en ont fait une tactique de guerre afin d'intimider les populations et les gouvernements. Ces actes visent aussi à générer des revenus qui profitent aux groupes terroristes au Moyen-Orient et au-delà et sont ensuite utilisés pour financer leurs recrutements et leurs activités opérationnelles.
A cette occasion, le ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Paolo Gentiloni, a souligné que «le patrimoine culturel témoigne de l'histoire humaine, de la civilisation, de la coexistence de nombreux peuples et de leurs styles de vie», affirmant que sa protection est «une responsabilité partagée qui incombe à la communauté internationale, dans l'intérêt des générations à venir».
De son côté, le vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Jordanie, Nasser Judeh a déclaré que «le patrimoine religieux et culturel du Moyen-Orient, berceau de plusieurs civilisations et religions appartient à l'humanité tout entière», appelant à «le protéger et le préserver car il s'agit d'une responsabilité collective de la communauté internationale».
Pour sa part, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, tout en appelant de ses vœux à un engagement politique accru, a soutenu que «la culture est en première ligne du conflit», ajoutant que «nous devons la placer au cœur des efforts de paix».
La présidente d'Interpol, Mireille Ballestrazzi, a quant à elle souligné la nécessité de «combiner nos efforts et nos ressources pour contrer ce phénomène criminel et protéger le patrimoine culturel du monde pour les générations à venir».
Quant au directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, il a mis l'accent sur la nécessité de fédérer les efforts en matière de lutte contre le trafic illicite et de destruction des biens culturels définis comme des «crimes qui touchent au cœur même de notre civilisation et de notre patrimoine».
Le lancement de cette campagne intervient au lendemain de l'annonce par la Cour pénale internationale de l'arrestation et du transfert par les autorités du Niger du premier suspect dans l'enquête sur le Mali. Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom d'«Abou Tourab», membre du groupe autoproclamé «Ansar Dine», est soupçonné d'avoir commis un crime de guerre avec l'attaque délibérée de dix édifices dédiés à la religion et des monuments historiques dans la vieille ville de Tombouctou.
L'initiative «Protéger le patrimoine culturel» est un projet ouvert à tous les Etats membres, aux organisations internationales et aux partenaires souhaitant apporter leur concours pour protéger le patrimoine culturel des destructions et/ou du trafic illicite. Elle vise aussi à renforcer la Coalition mondiale pour la protection du patrimoine lancée au cours du Comité du patrimoine mondial qui s'est tenu à Bonn (Allemagne) du 28 juin au 8 juillet derniers.
