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Une remontée dans le temps pour raconter l’exode des Juifs du Maroc

Après sa projection, dimanche dernier, au cinéma ABC à Casablanca, le long métrage documentaire «Pour une nouvelle Séville» a été montré, hier, au public rbati à la salle 7e Art. La scénariste, productrice et réalisatrice, Kathy Wazana, y raconte les circonstances qui ont mené à l'exode des Juifs du Maroc.

Une remontée dans le temps pour raconter l’exode des Juifs du Maroc

Dans ce documentaire, sous forme d’un road movie lyrique, Kathy Wazana essaye de remonter l’histoire pour répondre la question : pourquoi et dans quelles conditions des centaines de milliers de Juifs ont-ils quitté le Maroc dans les années 1960 ?
Cet exode massif des Juifs marocains entrainant la dépossession des Palestiniens de leurs terres. Elle-même Juive marocaine, vivant au Canada, Kathy Wazana a ressenti ce besoin de savoir ce qui s’est réellement passé. Son film répond à plusieurs questions qu’elle s’est posées sur la raison du départ des Juifs du Maroc. Est-ce qu’ils ont été expulsés du Maroc, comme certains l’ont prétendu ? Quel rôle Israël a joué dans la campagne de transfert des Juifs du monde arabe ? Que sont-ils devenus quand ils sont arrivés en Israël ?
Kathy explore tout ce chemin en allant visiter la terre où ont vécu ses ancêtres, motivée par le besoin de se rattacher à son identité. Parce que, selon elle, ce besoin est universel et très important pour se sentir en sécurité, puis pouvoir vivre, en paix avec soi-même, dans une autre société.

Ce sont ces racines qui laissent la personne plus sûre d’elle, même si elle vit ailleurs. «C’est cette conscience que j’ai de mes multiples identités qui fait que je me sens très bien en tant que Canadienne, parce que je suis aussi fière d’être Marocaine juive, avec des racines très profondes dans le judaïsme et aussi dans le Maroc».
Ce sont ces valeurs et principes qui donnent la force à son film «Pour une nouvelle Séville», où les hommes et les femmes juifs arabes qu’elle a rencontrés contestent la notion même d’ennemi.

Sous forme d’une enquête, minutieusement menée, sur l’exode qui a vidé le Maroc de sa population juive, ce film est, aussi, un essai poétique et musical sur la perte et la nostalgie, sur l’espoir et les possibilités de coexistence. D’où son tournage au Maroc et en Israël, sur les terres où se sont produits les faits de cette époque, racontés en parallèle avec une musique qui célèbre la fraternité et la coexistence judéo-arabe. Kathy Wazana, cette Casablancaise installée à Toronto où elle travaille comme documentariste et productrice, poussée par sa soif de rafraichir la mémoire historique, expose dans son film la dépossession subie par des juifs arrachés à leurs terres ancestrales pour aider à construire un État juif, une «patrie pour les déshérités», à condition qu’ils soient prêts à se dépouiller de leur identité arabe.
Ce long métrage documentaire cherche, comme le précise Kathy Wazana, à «donner la parole à ceux qui s’identifient comme Juifs arabes».

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