Le Port d’Amsterdam constitue une plaque tournante du commerce maritime à l’échelle européenne et même internationale. C’est aussi un véritable levier de l’économie du Royaume des Pays-Bas. On ne peut que se rendre à cette évidence, à l’issue de la visite organisée sur les lieux de cette imposante infrastructure au profit des journalistes de plusieurs pays et à laquelle «le Matin» a pris part. Reçus au siège de l'autorité portuaire d'Amsterdam, le directeur des relations publiques, Abdellatif Cherribi (un Néerlandais d'origine marocaine), s’est chargé de nous expliquer le fonctionnement et l’importance de cette structure. Étant l'une des principales plateformes logistiques du monde, le port d'Amsterdam Région comprend en fait les ports d'Amsterdam, Beverwijk, Zaandam et Velsen-IJmuiden. En termes de surface et de volume traité, il vient en deuxième place après celui de Rotterdam (quatrième d’Europe). «À lui seul, le port d'Amsterdam assure 70.000 emplois directs», précise M. Cherribi. Les données fournies par l'autorité portuaire sont très significatives et renseignent sur la place de ce port dans l’économie du pays : environ 95 millions de tonnes de marchandises diverses transitent par la zone du port chaque année. La valeur ajoutée de la région du port d'Amsterdam est de 7,7 milliards d'euros (dont 2,5 milliards d'euros indirects). Ce qui représente 6% de l'économie dans la région métropolitaine d'Amsterdam.
Tous ces éléments font de cette infrastructure portuaire un leader, notamment dans le traitement des produits agro-alimentaires. Par exemple, le port d'Amsterdam est le numéro un mondial pour le transbordement et la production liés au cacao. Il est également le plus grand port d'essence et le deuxième plus grand port de charbon en Europe. Il est considéré aussi comme un des plus grands complexes industriels écologiques de l'Europe. Et ce, du fait qu'il met fortement l'accent sur le développement durable et joue un rôle important dans les secteurs de croissance pour les biocarburants et les produits de la biomasse. De plus, toute une stratégie pour le développement de l'énergie éolienne est en phase de concrétisation. Mais les ambitions du port dépassent les frontières de l’Europe. Dans son plan de développement stratégique à l'horizon 2030, il fait la part belle au partenariat. Dans ce sens, il lorgne l'Afrique de l'Ouest. Ce qui devrait passer par le Maroc.
C'est l'une des raisons du protocole d'accord signé entre le Maroc et les Pays-Bas dans le domaine portuaire, souligne Abdellatif Cherribi. Conclu entre le port d'Amsterdam et l'ANP, cet accord devrait permettre au Maroc de profiter de l'expertise néerlandaise dans la gestion des ports. Et par ricochet, contribuer à la formation des cadres portuaires de l'Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, Abdellatif Cherribi nous a appris qu'au cours des prochains jours, il prendrait part à une visite de travail au Maroc avec le maire de Rottardam, Ahmed Aboutaleb. Une visite qui portera entre autres sur la coopération portuaire entre les deux pays.
