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«10.000 nouveaux inscrits sont attendus cette année à l’Université Ibn Tofaïl»

L’université Ibn Tofaïl de Kénitra a parcouru bien du chemin depuis sa création en 1989. Elle peut se targuer aujourd’hui d’avoir accompli des avancées notables, notamment sur le plan de la formation avec une offre de plus en plus diversifiée, pensée en adéquation avec les besoins de l’environnement socio-économique ainsi qu’avec les orientations stratégiques du ministère de tutelle visant à orienter les 2/3 des étudiants vers les filières techniques et professionnalisantes. Mais ce n’est pas tout. Azzedine El Midaoui, le président aux commandes depuis 2014, révèle dans cet entretien tout ce qu’il faut savoir sur l’université de la capitale du Gharb.

 «10.000 nouveaux inscrits sont attendus cette année à l’Université Ibn Tofaïl»

Le Matin : Ibn Tofaïl est une grande université qui pourtant se fait toute petite, car on n'en entend pas beaucoup parler. Est-ce par manque d’actions ou de communication ?

Azzedine El Midaoui : Pour gérer les mutations nombreuses et rapides, l’Université Ibn Tofaïl (UIT) a dû, depuis la rentrée universitaire 2014-2015, faire face à de nouveaux défis dans l’histoire de son développement. Les challenges à relever sont multiples : humains, institutionnels et communicationnels. Ils induisent tous de profonds changements dans la relation entre l’Université et ses partenaires : les enseignants, les étudiants et leurs familles, le personnel administratif, mais aussi les acteurs socio-économiques. En effet, l’Université Ibn Tofaïl a toujours été consciente que, pour réussir ses projets, elle avait besoin de se construire une nouvelle image qui informera sur les changements opérés à l’Université, sur son évolution actuelle, sur sa participation active au développement de la société et sur ses perspectives d’avenir.

Dans le cadre d’une approche globale de la mise en œuvre de son programme de développement, l’Université Ibn Tofaïl a mis en place une stratégie de communication qui s’adresse à plusieurs cibles (enseignants, administratifs, étudiants, partenaires…) et qui les implique dans le processus de mise en œuvre de ce programme. Un plan de communication institutionnelle a ainsi été développé par l’Université. Il s’articule autour de trois grands axes :

• Structuration du service de communication constituant le point de traitement de l’information et qui permet de définir une identité positive de l’Université.

• Réalisation d’un audit d’image : l’Université a procédé à un audit d’image afin d’évaluer ses forces, de mesurer ses faiblesses en matière de communication, de mieux connaître ses cibles et de valoriser ses ressources, ses réalisations et ses initiatives.

• Mise en place de plusieurs actions de communication visant un meilleur rayonnement de l’Université vers plusieurs acteurs du monde socio-économique : panneaux d’affichage électronique dans tous les établissements relevant de l’Université, restructuration et mise à jour continue du site web de l’Université, réalisation du film institutionnel de l’Université, contacts permanents avec la presse écrite et audiovisuelle à l’occasion de l’organisation d’événements scientifiques ou culturels…

Cette stratégie a mobilisé l’ensemble des acteurs de l’Université autour de son programme de développement, en les impliquant dans tous ses projets, ce qui a permis de construire ensemble une image cohérente, spécifique, solide et durable, celle d’une Université moderne, transparente et citoyenne pleinement impliquée dans le progrès et le développement du pays.

De plus, l’Université insiste sur la fédération et l’engagement de l’ensemble des parties concernées par l’utilisation de l’image des partenaires socio-économiques auprès des étudiants et leur participation au financement de certaines actions sur les cibles étudiantes et lycéennes et par le co-branding sur des événements scientifiques et culturels. Toutes les actions menées pour la mise en œuvre de cette stratégie font de la communication à l’Université Ibn Tofaïl, une communication ciblée, dosée et axée sur des objectifs spécifiques et non une communication de masse. Ne dit-on pas «trop de communication tue la communication» ?

 Avez-vous les chiffres de la nouvelle rentrée ?

L’effectif des étudiants inscrits dans les établissements de l’Université a atteint, en 2015-2016, 46.940, dont 610 étudiants étrangers répartis sur 58 nationalités, soit une augmentation de 19% par rapport à 2014-2015 (39.711). Sur les 46.940 étudiants inscrits à l’Université en 2015-2016, 8.721 sont inscrits dans le domaine Économie et gestion, soit 19% de l’effectif total des inscrits, 25% dans le domaine Sciences et technique et 56% dans le domaine Lettres, sciences humaines et sociales. En 2015-2016, le taux d’encadrement pédagogique est de l’ordre d’un enseignant pour 85 étudiants à l’échelle de l’Université. Il est de l’ordre d’un enseignant pour 92 étudiants pour les établissements à accès ouvert, et un enseignant pour 37 étudiants pour les établissements à accès régulé. Les inscriptions pour la rentrée universitaire 2016-2017 étant en cours, nous ne pourrons pas donner avec exactitude des statistiques précises. Cependant, 10.000 nouveaux inscrits sont attendus cette année à l’Université Ibn Tofaïl.

 Parlez-nous de votre stratégie de formation ?

Depuis la mise en place du système LMD (licence, master, doctorat), l'université n'a cessé de diversifier son offre de formation dans les trois champs disciplinaires. Ainsi, pour être à l’écoute des besoins de son environnement socio-économique, l’UIT dispense, à travers ses cinq établissements, plusieurs filières de formations initiales : licence, master, doctorat et diplôme d’ingénieur dans les différents domaines : Sciences et techniques, Sciences économiques et de gestion, Sciences humaines et sociales et Sciences de l’ingénieur. L’offre de formation à l’UIT se subdivise en deux composantes :

• La Formation initiale avec 16 Licences d’études fondamentales, 2 Licences professionnelles, 29 Masters fondamentaux, 22 Masters spécialisés, 2 Masters internationaux, 6 filières à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG), 5 filières à l’École nationale des sciences appliquées (ENSA) et 13 Doctorats.

•La formation continue avec 63 formations diplômantes et certifiantes, 46 modules de formation pour l’industrie automobile en partenariat avec l’Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile (IFMIA), 16 formations qualifiantes dans le cadre du projet de 25.000 licenciés. Elle est dispensée par le Centre universitaire de formation continue créé récemment.

 Qu’en est-il de la recherche scientifique ?

Consciente de l’intérêt que revêt la recherche scientifique pour le développement de notre pays, l’UIT mène plusieurs actions visant à :

• La promotion de la recherche appliquée et technologique par la redéfinition des priorités : veille scientifique anticipative, outil financier…

• La valorisation des produits de la recherche.

• La restructuration des organes de gestion autour des Centres d’études doctorales (CED) en vue d’assouplir l’accompagnement administratif, technique et financier.

À ce jour, un potentiel de recherche important a ainsi été mis en place. L’UIT compte actuellement : 53 laboratoires regroupés en 11 pôles de recherche, 154 équipes de recherche, 13 formations doctorales dispensées dans 3 Centres d’études doctorales, 2.450 doctorants, 110 thèses soutenues/an, 492 publications scientifiques indexées, plus de 40 manifestations scientifiques par an. Pour encourager la recherche et développement au service de l’innovation, l’Université a mis en place un centre universitaire d’expertise, d’analyse, de transfert de technologie et d’incubateur. Au moyen de ses structures, l’Université mène également une politique assidue d’ouverture sur son environnement socio-économique visant notamment à développer la coopération avec les secteurs de l’industrie et de l’entreprise, l’identification des besoins des partenaires en matière de recherche et de formation, la valorisation des résultats obtenus par les laboratoires de recherche, la sensibilisation des lauréats à la création d’entreprises et la promotion des conditions de l’employabilité.

Par ailleurs, dans le cadre de sa politique d’ouverture, l’UIT a conclu plusieurs conventions à l’échelle régionale, nationale et internationale avec des universités et des institutions du monde arabe, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Ces accords concernent la pédagogie, la recherche et le transfert des savoir-faire et des technologies (Plus de 122 conventions internationales, 27 projets de recherche et de formation financés par la commission européenne, 100 mobilités internationales/an, 12 contrats de recherche, 2 formations codiplômantes avec la France, 4 chaires Unesco).

 Quelles sont les actions menées par l’établissement pour favoriser l’employabilité des jeunes lauréats ?

 Plusieurs actions sont organisées pour promouvoir l’insertion professionnelle des lauréats de l’Université, notamment l’organisation des forums université-entreprises au sein de l’ENCG et de l’ENSA, ainsi que l’installation d’une agence-cadre de l’Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (Anapec) au cœur du campus, qui a pour principales missions la recherche de stages pour les étudiants, l’organisation d’ateliers de formation pour la recherche d’emploi ainsi que l’appui à la création d’entreprises.

 La massification est un problème inhérent à l’université publique. Comment y faites-vous face ?

L’UIT est en perpétuelle évolution pour faire face aux flux élevés d’étudiants qui désirent y poursuivre leur formation universitaire. Parmi les mesures prises, on peut noter :

• La mise en place d’un Environnement numérique de travail (ENT) : comme son nom l’indique, l’ENT est une plateforme numérique qui permet aux étudiants de bénéficier de services pédagogiques et administratifs à partir de n’importe quel terminal connecté à Internet (PC, smartphone, tablette...).

• L’enseignement à distance (E-learning) : la création d’un service central dont le rôle est de servir et d’accompagner l’ensemble des établissements relevant de l’Université ainsi que leurs services dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication : le Centre universitaire des ressources informatiques (CURI). Ses missions sont dictées par les orientations du projet de développement de l’Université et ses actions définies en concertation avec les établissements. Le CURI repose sur une organisation centralisée autour du service informatique de la présidence de l’Université, travaillant en concertation avec les services (informatique, APOGEE...) des établissements. Pour répondre au problème de la massification, le CURI, propose des contenus de cours sur la plateforme Moodle, accessibles à distance aux étudiants avec un système de tutorat en ligne.

• De nouvelles constructions : une nouvelle Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, 6 nouveaux amphithéâtres, une nouvelle bibliothèque universitaire ayant une capacité d’accueil de 2.000 places.

 Quels sont vos principaux projets pour cette rentrée universitaire ?

Tout d’abord, consolider les acquis cumulés lors de ces dernières années. Mais aussi poursuivre la mise à niveau des infrastructures, notamment par la construction d’installations et d’équipements sportifs. L’Université veillera également à concrétiser le projet de la Smart Université, à multiplier par deux les ressources propres de l’Université (formation continue, prestations de service, contrats de recherche…), à renforcer les programmes de formation continue pour le personnel administratif, à encourager la mobilité des enseignants chercheurs, du staff administratif et des étudiants et à mettre en place un système d’autoévaluation dans le but d’instaurer des mécanismes de redressement permanents et non pas de sanction.

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