Le Matin : Dans quel état de forme physique et mental êtes-vous, à quelques jours de votre combat contre l’Espagnol Ceferino Rodriguez pour le titre du champion d’Europe des welters ?
Ahmed El Moussaoui : Je me sens très bien et en grande forme. Je suis très motivé et très déterminé pour ce combat. J’ai fait une grosse préparation. Je n’ai jamais été aussi en forme pour affronter un
adversaire.
Cela fait quatre mois que vous préparez ce combat que vous attendez depuis deux ans contre Ceferino Rodriguez, sur quoi avez-vous travaillé pour relever le défi le 2 décembre au Grand Canaria Arena à Las Palmas ?
En boxe le plus important c’est la condition physique. Si vous n’avez pas une grande condition physique, rien ne suit derrière. Vous avez beau avoir une bonne technique, elle ne peut faire tout, surtout lors des combats de douze rounds. C’est très long. On a d’abord axé le travail sur la condition physique avec mes entraîneurs de boxe et mon préparateur physique. On a, ensuite, travaillé sur la tactique au fur et à mesure que le combat approche pour essayer de déjouer la tactique de l’adversaire.
Ceferino Rodriguez a déclaré dans la presse espagnole qu’il allait votre mettre KO, que pensez-vous de ces déclarations ?
(Sourire) Il faut qu’il se lève de bonne heure alors, parce que, hamdoullah, personne n’a encore réussi à me mettre KO. Et je ne pense pas que c’est lui qui le fera.
Pour être sûr de gagner ce genre de combat qui se joue à l’extérieur, il faut mettre votre adversaire KO ou gagner par arrêt de l’arbitre, êtes-vous entraîné pour ce genre de scénario ?
On peut gagner sans forcément mettre l'adversaire KO. Il faut simplement réussir une victoire nette.
Vous ne craignez pas les juges espagnols qui seront forcément derrière leur compatriote ?
Vous savez, mon promoteur a aussi beaucoup d’influence au niveau de la Fédération européenne. Donc, je n’ai pas d’inquiétude à ce propos. Il ne faut pas faire un combat serré. Il faut gagner largement, mais pas forcément par KO. Si je gagnais par KO, ça serait génial. Avec mon état d’esprit actuel et la forme dans laquelle je suis aujourd’hui, je pense que le KO est jouable. Après, je ne vais pas aller le chercher, il faut le laisser venir tout seul.
Vous êtes un boxeur explosif, capable de faire des enchaînements et vous êtes également doté d’un crochet gauche dévastateur, allez-vous faire parler toute cette artillerie pour faire plier l’Espagnol ?
Je vais d’abord essayer de le maîtriser. C’est quelqu’un de fuyant et qui bouge beaucoup. Contrairement à lui, mon palmarès ne reflète pas ma puissance. J’ai gagné six fois par KO, ce n’est pas assez, mais ça ne reflète pas du tout ma puissance. Je suis beaucoup plus puissant que cela. À l’entraînement, les adversaires tombent. J’arrive à une phase de maturité où je suis en train de prendre beaucoup de puissance. Et cette puissance, quand il va en prendre un coup ou deux, il va lever les mains et commencer à reculer.
Dans ce genre de combat, le premier round est déterminant, comment allez-vous gérer le début du combat ?
C’est vrai, le premier round est toujours le plus compliqué. Le plus important est d'entrer directement dans le combat. Écoutez, si je peux n'en faire qu’un, c’est très bien. Je vais rester vigilant tout en étant actif et agressif.
Il ne vous impressionne pas finalement cet Espagnol détenteur de la ceinture WBC-Latino de la World Boxing Council ?
Non, il ne m’impressionne pas du tout. J’ai rencontré des adversaires beaucoup plus forts que lui et lui il n’a jamais rencontré des adversaires aussi forts que moi. C’est ça la différence entre nous. Après, la vérité apparaîtra sur le ring. En tout cas, j’ai mis toutes les chances de mon côté pour le battre.
Comment allez-vous gérez les quatre jours qui vous séparent du combat ?
Je pars demain avec mon équipe en Espagne (NDLR aujourd’hui). On a fait le gros du travail. Il reste un petit entraînement ce mardi, histoire de prendre du jus. Je vais perdre un peu de poids. Il me reste encore un kilogramme à perdre. Je suis actuellement à 67,5 kg, le poids recommandé est de 66,7 kg. Ce n’est pas beaucoup à perdre. Je n’ai pas de souci à me faire là-dessus. Je suis plutôt quelqu’un de relaxe. Je vais essayer de me détendre pendant ces quatre jours et rigoler. Il faut être sérieux le jour J. J’ai toujours fonctionné comme cela. Et jusqu’à présent, ça a toujours marché.
Que représente pour vous ce combat pour le titre européen des welters ?
J’espère que ce combat ne sera qu’une étape de ma carrière, parce que mon objectif ne s’arrête pas à un championnat d’Europe. J’espère avoir une victoire à la mesure de mon talent et du travail que j’ai fait auparavant. J’espère vraiment que c’est juste une étape pour montrer mon vrai niveau. Je sais très bien ce que je vaux. Je serais content d'obtenir le Championnat d’Europe, mais mes ambitions ne se limitent pas à ça. Je vise une ceinture mondiale. Mais un titre européen serait une très bonne étape de parcours.