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«Isola», un film sur la réalité des migrants

Au festival international cinéma et migrations d'Agadir, on parle souffrance, désespoir, espérance, drame, persévérance... Toutes ces émotions on les retrouve dans «Isola» de Fabianny Deschamps.

«Isola», un film sur la réalité des migrants
Dans son film, Deschamps a pu transmettre des messages forts sur la migration clandestine.

Présenté le 16 novembre dans le cadre de la compétition officielle du festival, ce film reflète une grande liberté créative. Pendant 93 minutes, on se laisse emporter par l'histoire de Dai, une jeune Chinoise qui survit seule dans une grotte en attendant l’enfant qui arrondit chaque jour un peu plus son ventre. Sur une île perdue entre deux mondes, la jeune femme espère retrouver son mari, son homme, son espoir. Elle cherche désespérément, chaque jour, un visage habitué parmi des centaines d'autres qui passent par un port bien agité. Un soir, alors que l’île gronde, le vœu de Dai sera peut-être exaucé... La grossesse de Dai, un personnage interprété par Yilin Yang, représente ici l'espoir.

Un espoir auquel s'accroche chaque migrant et chaque personne séparée des siens. La grossesse porte plus qu'un message dans ce film. Le bébé attendu et l'espoir de la maman questionnent sur l'avenir qui attend nos enfants. «Isola» représente aussi la solitude. Plusieurs scènes, notamment à la fin, mélangent la fiction et la violence du réel. Si ce film s'annonce «compliqué» pour certains, il peut être très inspirant pour d'autres. Dans «Isola», Deschamps traite la frontière entre les mondes, la fantasmagorie de la catastrophe et le mysticisme oriental. Elle fait un focus sur l'être humain. Pour transmettre sa vision des choses, elle a agréablement mixé fiction et documentaire. La réalisatrice a fait appel à toute sa spontanéité artistique pour décrire autrement les histoires des migrants. Ce film ou plutôt cette aventure n'était pas facile à entreprendre. Ce qui est sûr, c'est qu'«Isola» a bien mûri dans l'esprit de Descamps.

La partie documentaire s'est faite tantôt avec des autorisations camouflées, tantôt dans la clandestinité. À travers des scènes volées, Deschamps a pu transmettre des messages forts sur la migration clandestine. Avec son équipe, elle a puisé dans tous les moyens possibles pour arracher la vérité amère aux candidats à l'immigration. Avant d'arriver à sa fin, le film témoigne des misères humaines, des naufrages, des drames meurtriers et de la cruauté de certains centres de rétention. Mais en fin de compte, il a pu diffuser des images inédites. Malgré un tournage en urgence, un budget restreint, Fabianny Deschamps a su créer une atmosphère symbolique, délicate, fascinante et floue. En même temps, elle a braqué les projecteurs d'une manière brute et artistique sur les migrants de la Méditerranée, le cimetière marin. Le staff du film reflète aussi ce côté méditerranéen. Une partie de l’équipe vient de Tunisie, un autre représente la France, l'Italie et l'Espagne. Yassine Fadel, qui interprète le rôle de Hicham, est originaire du Maroc.

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