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Le Groupe de la Banque mondiale vient de dévoiler les résultats de sa nouvelle étude réalisée en 2013 en collaboration avec l’Unicef et intitulée «Éliminer l’extrême pauvreté : une analyse axée sur les enfants». Cette évaluation mondiale de la pauvreté extrême touchant les enfants repose sur les données de 89 pays représentant 83% de la population du monde en développement, précise le rapport.
On y apprend qu’en 2013, près de 385 millions d’enfants vivaient dans l’extrême pauvreté. L’Afrique subsaharienne présente à la fois les taux les plus élevés d’enfants vivant dans l’extrême pauvreté – un peu moins de 50% – et la plus grande part d’enfants extrêmement pauvres dans le monde – un peu plus de 50%. L’Asie du Sud arrive au deuxième rang avec près de 36%, dont plus de 30% d’enfants extrêmement pauvres rien qu’en Inde.
Le rapport révèle également que même à des seuils plus élevés, la pauvreté affecte toujours les enfants de manière disproportionnée. Environ 45% des enfants vivent dans des foyers qui subsistent avec moins de 3,1 dollars par jour et par personne, contre près de 27% des adultes.
«Il est choquant que la moitié des enfants en Afrique subsaharienne et qu’un enfant sur cinq dans les pays en développement grandissent dans l’extrême pauvreté. Non seulement cela limite leur avenir, mais cela tire aussi leur société vers le bas», explique Anthony Lake, directeur général de l’Unicef.
Dans ce sens L’Unicef et le Groupe de la Banque mondiale appellent les gouvernements à poursuivre leurs engagements afin d’éradiquer la pauvreté dans le monde d’ici à 2030, défi qui est d’ailleurs le 1er des 17 Objectifs de développement durable du nouveau programme des Nations unies.
«Le nombre impressionnant d’enfants touchés par l’extrême pauvreté montre bien la réelle nécessité d’investir précisément dans la petite enfance, dans des services comme les soins prénatals pour les mères enceintes, des programmes de développement de la petite enfance, la qualité de l’enseignement scolaire, l’eau salubre, un assainissement approprié et une couverture universelle des soins de santé», explique Ana Revenga, directrice principale du pôle Réduction de la pauvreté et des inégalités du Groupe de la Banque mondiale.
«Le seul moyen de briser le cycle de pauvreté intergénérationnelle si généralisé aujourd’hui est d’améliorer ces services et de garantir que les enfants d’aujourd’hui aient accès à des possibilités d’emplois de qualité le moment venu».
Un phénomène quasiment éradiqué au Maroc
Le Maroc, quant à lui, peut se féliciter d’avoir accompli, durant ces dernières années, des progrès considérables en matière de lutte contre la pauvreté extrême. En effet, sur la période 2001-2011, l'extrême pauvreté au Royaume a pratiquement été éradiquée, passant de 2% à 0,28%. Par ailleurs, les données du Haut Commissariat au Plan ont permis de révéler que la pauvreté relative à l’échelle nationale a été réduite de plus de moitié, entre 1990 et 2011, dans l’ensemble des régions du pays.
La plus forte baisse a été constatée dans les régions du Sud, suivies de Sous-Massa-Draâ et de Tanger-Tétouan (-75%). Le Grand Casablanca est la région la moins pauvre, enregistrant le plus faible taux de pauvreté en 2011 (2,2%). Les régions les plus pauvres sont Meknès-Tafilalet, Taza-Al Hoceïma-Taounate, Doukala-Abda et le Gharb-chrarda-Beni Hssen, avec un taux de pauvreté relative allant de 8 à 10%. En ce qui concerne le revenu par jour et par habitant, le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) paru en 2015 nous apprenait que 1,8% de Marocains vivent avec moins de 10 DH par jour, alors que 11% de la population du Royaume disposent de moins de 20 DH pour subsister.
