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Lors de la cérémonie inaugurale, plusieurs personnes invitées n’ont pas manqué d’exprimer leur émerveillement face à un patrimoine à la fois rare et d’une grande valeur historique et culturelle. On a ainsi pu apprendre que le nombre de copies de certains documents est très limité, comme c’est le cas de l’ouvrage «Nuzhat al Mushtâq», reproduit en 80 exemplaires de l’édition de Rome de 1592, par l’université Goethe, Frankfurt, Allemagne en 1992. L’exposition comporte aussi une copie du planisphère réalisé par Al Idrissi, une autre perle «Uns Al Muhaj oua Rawd Al Furaj», écrit sous le règne du Roi Guillaume 1er ; «Sciences et techniques en Islam», en cinq volumes, consacré au travail d’Al Idrissi par des experts européens et «Géographie islamique en Sicile», composé d’un ensemble de textes et d’études sur le géographe Al Idrissi. «Mappemonde» (carte du monde, vers 1154) a été l’une des grandes réalisations de ce grand savant marocain. L'inspiration principale d'Al Idrissi est venue de deux géographes de l'ère pré-islamique : Paulus Orosius, un voyageur espagnol, dont une histoire, écrite au Ve siècle, comprend un volume de géographie descriptive, et Ptolémée, le plus grand des géographes classiques, dont «la Géographie», écrite au deuxième siècle, a été complètement perdue pour l'Europe, mais a été préservée dans le monde musulman dans une traduction en arabe.
Le géographe Al Idrissi a inclus, avec les informations héritées de l'Antiquité classique, les connaissances sur l'Afrique et l'océan Indien que les marchands arabes et les explorateurs avaient glanées depuis. Il réalisa, ainsi, les cartes les plus précises et les plus complètes de son temps. Dans cette carte, le nord est en bas, et le sud en haut. Dans son allocution de bienvenue, le Dr Mustapha Mchiche, président de la Fondation Sidi Mchiche Alami, a donné un aperçu historique sur Charif Al Idrissi, l’une des grandes figures de l’histoire nationale et universelle. De son nom Abu Abdallah Muhammad Ibn Muhammad Ibn Abdallah Ibn Idriss al-Qurtubi al-Hassani, connu aussi sous le nom latin de Dreses, Al Idrissi est un géographe et botaniste, né vers 1100 à Ceuta, qui faisait à l'époque partie de l'empire des Almoravides. Il appartient à une famille noble d'Al-Andalous, pays où il semble aussi avoir étudié, à la ville califale de Cordoue (d'où le nom Qurtubi). Il doit sa renommée à la rédaction d'un ouvrage de géographie descriptive intitulé «Kitâb Nuzhat al Mushtâq ou Kitâb Rudjâr» ou «Le Livre de Roger». Ce livre fut rédigé à la demande de Roger II, roi normand de Sicile, pour illustrer et commenter un grand planisphère en argent construit par Al Idrīissīi.
Ce travail lui prendra 18 années de sa vie. Il aurait voyagé au Maghreb, en péninsule ibérique, et peut-être même en Asie Mineure, rapportant de ses voyages des notes sur la géographie et la flore des régions visitées. On connaît mal les circonstances de sa venue en Sicile où il arrive à Palerme en 1138. Les historiens situent la date de sa mort entre 1164 et 1180. L’organisation de cette exposition constitue l’occasion de rappeler, notamment aux jeunes générations, l’apport du Maroc, État-Nation qui a largement contribué au rayonnement culturel et civilisationnel. Il est aussi important de souligner que la capitale du Gharb a besoin de telles initiatives visant la promotion culturelle en faveur d’une jeunesse en quête de sens.
