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Jeudi 28 Mars 2024
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Au-delà des bonnes affaires...

Le Salon international de l’agriculture au Maroc s'est achevé dimanche après six jours d'intenses activités. Les professionnels, mais aussi le public averti retiendront certainement de cette onzième édition son programme scientifique riche et déterminant pour les générations à venir. Une prise de conscience collective pour une agriculture durable et résiliente ne fait aucun doute. Place maintenant à l'action.

Au-delà des bonnes affaires...

Le rideau est tombé dimanche à Meknès sur le onzième Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM). Six jours riches en échanges, événements et partenariats. S’il est encore tôt pour dresser un premier bilan de ce rendez-vous annuel, l’ambiance générale était à l'optimisme. Des signes d'impatience et de stress ont néanmoins été relevés, les perspectives d'une récolte agricole moyenne ayant déteint sur quelques activités. Au pôle Machinisme par exemple, l’un des baromètres de la dimension commerciale du Salon, des exposants que nous avons interrogés espéraient de meilleures affaires dans les dernières heures de l'événement,

ormalement caractérisées par un pic d'affluence. «Nous recevons des acheteurs potentiels, mais je peux vous dire que, pour cette année, les ventes de tracteurs seront inférieures d’environ 30% à celles de 2015. En fait, il est encore tôt pour se prononcer sur de tels chiffres», nous déclare Abid Badaoui, responsable de la zone Doukkala-Abda chez le constructeur Massey Ferguson. Même son de cloche auprès du constructeur turc Hattat Traktor. Pour le technico-commercial Zakaria Tikrade, la sécheresse et la situation alarmante de certains agriculteurs ont fait qu’ils sont devenus beaucoup plus regardants quand il s’agit de dépenses. D’ailleurs, des agriculteurs sondés sur place affirment préférer louer du matériel agricole notamment des tracteurs que de les acheter, en attendant des campagnes agricoles plus propices aux affaires.

Toujours dans le pôle Machinisme, un peu plus loin des grands tracteurs, Faycal, consultant chez Tropicars Maroc, ne cache pas sa satisfaction. Il assure être rentré dans ses frais trois jours seulement après l’inauguration du Salon. Pour sa première participation au SIAM, le représentent exclusif de la marque Polaris au Maroc et en Afrique francophone a exposé des tracteurs américains destinés aux petites superficies. Ces «mini-tracteurs» qui ressemblent à des quads, commercialisés à partir de 80.000 dirhams, sont appréciés outre-Atlantique, mais sont encore méconnus au Maroc. D'où son offensive au Salon pour percer au Maroc et s’attaquer ensuite aux marchés africains. Fayçal semble plus confiant que les grandes marques de tracteurs, qui ont déployé tous les moyens pour attirer les acheteurs potentiels dans leur stand. Plusieurs se sont offert les services d’animateurs radio réputés afin d’animer leurs espaces à coups de jeux, concours, tombolas, discussions et interactions avec les passants. Ce brouhaha tranche avec le «calme» du Pavillon français, qui abritait 24 entreprises et organismes au coeur du pôle International du Salon. En dehors de son espace d'exposition, la France s'est aussi distinguée par la visite remarquée de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt et porte-parole du gouvernement.

Bernard Robin, fondateur de Star Fruits spécialisée dans les plants fruitiers, se réjouit de sa participation à ce grand rendez-vous agricole. «Nous sommes habitués au SIAM depuis la première édition et je suis toujours agréablement surpris par l’organisation de cet événement grandiose devenu si populaire. Toutefois, je ne vous cache pas que l'ambiance est assez particulière cette année. J’ai l’impression qu’il y a moins d’exposants, les allées sont plus spacieuses, c’est moins dense. Peut-être que c’est juste psychologique vu comment a démarré la campagne agricole», témoigne Robin.
Quoi qu'il en soit, pour son entreprise présente au Maroc depuis plus de 25 ans, participer au SIAM est toujours une aubaine. «Le SIAM n’est pas un salon purement commercial pour nous. Nous l’utilisons plutôt comme une vitrine et un point de rencontre avec nos principaux partenaires. Cette année, j’ai rencontré des partenaires venus d’Algérie et de Tunisie par exemple. Cela nous permet de nous revoir, discuter des opportunités d’affaires et bien sûr parler business», détaille Robin. En effet, la perception de la réussite ou non du salon dépend étroitement de l’objectif fixé par l’exposant : rencontrer des partenaires, prospecter de nouveaux clients ou concrétiser des ventes. Comme Bernard Robin, Abderrahim El Faida semble plutôt serein. Cet agent commercial chez Ifriquia Plastic, l’un des leaders de la plasturgie au Maroc, nous confie que le nombre de clients potentiels ayant visité son stand aurait diminué par rapport à 2015, mais ceci n’entache en rien la présence confirmée de l’entreprise depuis plusieurs années au SIAM. Le groupe voit en ce Salon une véritable plateforme de rencontres fructueuses avec les partenaires existants et potentiels, notamment étrangers, soutient El Faida. 
 

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