Quelque 2.000 congressistes du Rassemblement national des indépendants (RNI) se sont donné rendez-vous, samedi à Bouznika, dans le cadre d’un congrès extraordinaire avec un seul point à l’ordre du jour : l’élection d’un nouveau président en lieu et place du président démissionnaire, Salaheddine Mezouar. Il fallait attendre presque toute la journée avant d’avoir les résultats des élections qui ont opposé deux candidats, Aziz Akhannouch et Rachid Sassi. Et c’est sans surprise que Aziz Akhannouch les a remportés sur un score sans appel. Le ministre de l’Agriculture a raflé 1.707 des 1.832 voix exprimées, contre 98 voix pour son rival (27 bulletins nuls).
Élu officiellement pour succéder à Salaheddine Mezouar (en attendant le congrès ordinaire devant avoir lieu dans trois mois, si le délai est respecté), le nouveau président a quasiment été plébiscité par les congressistes. Son challenger, même s’il savait que ses chances étaient très minimes de s’imposer face au candidat favori, a tenu à aller jusqu’au bout du processus électoral. Rachid Sassi voulait ainsi signifier que la démocratie interne devait être respectée et que le président du parti ne devait pas être choisi par acclamation.
Après son élection, le nouveau président, Aziz Akhannouch, a présenté les grandes lignes de sa feuille de route. Un programme qui parait ambitieux avec une vision à long terme (ce qui signifie qu’il tient à être maintenu à la tête du parti après le prochain congrès ordinaire). Dans ce sens, il a rappelé le fondement idéologique sur lequel se positionne sa formation politique. «C’est un parti qui s’érige comme le principal défenseur de la modernisation de notre société, de la démocratie et du développement social et humain. Je me réclame de ces principes et je me ferai un devoir de les préserver et de les promouvoir», a-t-il dit. Par ailleurs, sur le plan organisationnel, le nouveau président fait miroiter aux bases une véritable révolution interne. En rappelant l’expérience du dernier scrutin législatif, Aziz Akhannouch a promis d’opérer un tournant et de travailler à «relancer l'offensive politique», s’est-il publiquement engagé, en invitant la presse et l’opinion publique, à travers elle, à être les témoins de ses engagements.
«Nous voulons dans nos rangs les paysans, les intellectuels, les médecins, les économistes, les artistes, les fonctionnaires, les étudiants, les hommes d’affaires, les universitaires, les chercheurs, les financiers, les commerçants, les ouvriers, les femmes au foyer… Je ne peux pas tous les citer, mais ils sont tous dans mon cœur… Dorénavant, nous allons proposer une nouvelle manière de travailler, nous allons nous engager sur le sérieux de notre démarche et accepter d'en répondre», a-t-il martelé. Par ailleurs, il faut le souligner, les congressistes n’ont pas été invités à s’exprimer sur la voie à prendre par leur formation politique en cette transition politique post-électorale, c’est-à-dire pour savoir si le RNI doit se positionner dans l’opposition ou plutôt du côté de la prochaine majorité. À ce sujet, le bureau politique du RNI a délégué au nouveau président le soin de mener les consultations avec le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, au sujet de la participation du RNI au prochain gouvernement, consultations qui sont programmées pour bientôt.
