Toutes les instances internationales crédibles en matière de recherche et de traitement des cancers parlent d’une nouvelle ère dans le domaine de la cancérologie. Il sera dorénavant question de guérison du cancer, notamment pour certains types, comme celui des testicules ou celui du sein. «L’espérance de vie des malades n’a jamais été aussi bonne en termes statistiques et le mot guérison n’est plus aussi rare qu’il l’était il y a 15 ans. Aujourd’hui, pour le cancer du sein, on guérit. On le traite mieux et de façon plus personnalisée, les interventions chirurgicales sont plus esthétiques, de nombreux médicaments révolutionnent son traitement et enfin la prévention s’améliore», expliquent dans une note commune les Dr Faouzi Habib et Daniel Serin, cofondateurs du Cours supérieur de sénologie.
Dans ce sens, la 13e édition de ce Cours, qui aura lieu à Essaouira du 30 septembre au 1er octobre, sera l’occasion pour les participants de révéler l’étendue de ces progrès afin qu’ils puissent être connus des femmes. «La gestion de la vie après le cancer», «La radiothérapie en 2030», «Quelles avancées et quels autres moyens thérapeutiques du cancer du sein existe-t-il en 2016 ?», «La place des tests génétiques de prédisposition au cancer du sein», «La chirurgie conservatrice comme traitement du cancer du sein», «La reconstruction mammaire en immédiat après ablation du sein», ou encore «Les dictats de la mode changent-ils les indications thérapeutiques dans les cancers du sein», feront partie des principales thématiques abordées lors de cette 13e édition. «Ce cours sera l’occasion pour nous tous d’être éclairés sur les avancées dans la recherche des prédispositions génétiques, dans l’identification des déterminants et de leur emploi au quotidien, dans la radiothérapie de demain, mais aussi sur les nouvelles approches pour la conservation de la féminité et de la fertilité de nos patientes», expliquent encore les spécialistes. En effet, l'annonce d’un cancer constitue une épreuve épouvantable aussi bien sur le plan physique que moral, et ce quel que soit le sexe. Cependant, les femmes seraient moins disposées à accepter la nouvelle.
«Une femme doit être plus forte qu’un homme, car dans une société comme la nôtre, elle pense systématiquement à son mari, ses enfants, sa féminité, son couple, ce qui explique qu’elle devrait avoir plus de soutien de la part de son médecin traitant», nous expliquait il y a quelque temps le Dr Meryem Glaoui, oncologue à la clinique le Littoral de Casablanca. Certaines patientes souffrent également de leur image corporelle, modifiée pendant ou après leur traitement. En effet, certaines personnes vont perdre leurs cheveux lors de la chimiothérapie, d’autres seront affectées par l'ablation mammaire, suite à un cancer du sein. Il n’est pas rare aussi de constater d’importantes variations de poids.
À ce sujet, le Dr Glaoui indique qu’il faut apprendre à se construire petit à petit une nouvelle image de soi et à définir de nouveaux repères. Elle précise également que des solutions esthétiques faisant appel à la chirurgie réparatrice et de reconstruction peuvent être envisagées, l'important étant de ne jamais se décourager. De même, elle invite les femmes sous chimiothérapie à continuer à prendre soin d’elles-mêmes en optant pour une perruque ou en utilisant des produits de maquillage adaptés à leur peau. Elle souligne cependant que le cancer peut avoir une incidence sur la libido et provoquer certains problèmes d’ordre sexuel. «Ces problèmes (sécheresse vaginale, perte de désir…), en cas de cancer, gardent souvent un caractère tabou. Ces modifications vont souvent se répercuter sur la vie du couple de la patiente et sur sa sexualité». C’est pourquoi Dr Glaoui recommande à la patiente d’en parler clairement à son partenaire, la communication permettant souvent de débloquer la situation.