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Ces facteurs socioculturels qui freinent l’accès aux soins

Le service maternité de l’hôpital Ben M’sik de Casablanca organise le 26 mars une journée d’étude afin de décortiquer les déterminants socioculturels et leur impact sur la santé des femmes.

Ces facteurs socioculturels qui freinent l’accès aux soins
La possibilité d'accès aux soins ne dépend pas seulement des infrastructures sanitaires et des équipements, mais aussi des mentalités et des inégalités sociales.

Au Maroc, les déterminants socioculturels peuvent constituer des facteurs qui freinent l’accès de la population, en particulier les femmes, aux services de santé. Quels sont ces déterminants et comment les contourner ? À cette question, des experts et des professeurs tenteront d’y apporter des éléments de réponse lors d’une journée d’étude le 26 mars à Casablanca. Cette journée sera organisée par le service maternité de l’hôpital Ben M’sik, avec l’appui de la délégation du ministère de la Santé de Ben M’sik, et connaîtra la participation du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre autres.
Ainsi, l’événement s’intéressera à des facteurs qu’on ne prend pas assez en compte lors de la mise en œuvre des stratégies de santé au Maroc.

«L’accès aux soins ne dépend pas seulement des infrastructures sanitaires, des équipements et de la baisse des prix des médicaments. Parfois, les mentalités et les inégalités sociales empêchent un accès à ces soins», nous déclare Rachid Aboutaieb, membre du comité d’organisation de la journée d’étude. Selon Aboutaieb, les croyances et les pratiques qui en découlent, les traditions néfastes pour la santé des femmes, les tabous, les fausses idées, les mentalités et le système de valeurs peuvent représenter des obstacles considérables à l'accès aux soins. D’autant plus que ces déterminants culturels impactent particulièrement les femmes puisqu’elles constituent l’une des franges les plus vulnérables de la société marocaine. Elles restent confrontées à la précarité socioéconomique, à l’analphabétisme et au poids de certaines coutumes.

La journée d’étude sera ainsi l’occasion d’évaluer les politiques de santé conduites au Maroc et leur impact sur la santé des femmes. Il s’agira également de débattre des moyens à mettre en œuvre pour réduire les inégalités qui persistent entre milieux de résidence, régions et catégories socio-économiques. «Les déterminants sociaux et culturels de la santé des femmes seront identifiés lors de cette journée. Il s’agit des éléments qui peuvent créer un obstacle à l’accès des femmes aux services de protection de santé et qui devront donc être pris en considération lors de l’élaboration des politiques publiques sur la santé», soulignent les organisateurs. Des propositions seront également formulées suite aux travaux de la journée d’étude ainsi que les programmes dont pourraient bénéficier les femmes vulnérables. 


Questions à Rachid Aboutaieb, professeur-chercheur spécialiste en urologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca

«Certains hommes refusent que leurs femmes soient auscultées par des médecins hommes»

Vous allez organiser une journée d’étude sur les déterminants socioculturels et leur impact sur la santé des femmes au Maroc. À quels déterminants faites-vous allusion ?
Malgré les réalisations et avancées dans le domaine de la santé, en termes d’indicateurs de santé, le Maroc accuse encore du retard. La femme constitue le maillon faible au niveau de ces indicateurs. Elle souffre également d’obstacles socioculturels que le ministère de la Santé ne peut contrecarrer seul. En effet, mis à part son côté technique et opérationnel, chaque stratégie devrait prendre en compte ces facteurs qui sont déterminants pour l’accès aux soins.
À titre d’exemple, il y a encore des femmes qui ne peuvent pas se déplacer à l’hôpital sans l’accord de leurs maris. Certains hommes refusent que leurs femmes soient auscultées par des hommes, même s’il n’existe pas d’alternatives. L’analphabétisme aggrave la situation lorsque des patientes ne comprennent pas le langage des médecins ou les ordonnances.

Quelles sont les solutions selon vous pour combattre ces obstacles socioculturels ?
Des propositions seront présentées lors de la journée d’étude. L’objectif est de décortiquer ces facteurs socioculturels et d'évaluer leur impact sur la santé des femmes. Des médecins, des spécialistes et des sociologues vont débattre de ce sujet. Un épidémiologiste français qui avait réalisé une étude intéressante sur cette problématique devra aussi intervenir, ainsi que des représentants du CNDH et de l’Organisation mondiale de la santé.

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