Ramadan, c’est le sujet de discussion dans tous les foyers marocains actuellement. À quelques jours seulement du début du mois sacré, de nombreuses personnes ont déjà commencé à faire leurs courses. Si cette deuxième moitié du mois de Chaâbane est pour la majorité des familles synonyme d’approvisionnement pré-Ramadan, pour certaines elle est également l’occasion d’accueillir ce mois béni dans une ambiance festive empreinte de joie en célébrant la «Chaâbana». Ce rituel, pratiqué par les familles marocaines depuis la nuit des temps et organisé généralement par les femmes, est l’occasion pour les membres de la famille, les voisines et les amies de se retrouver pour s’amuser, danser et chanter et se préparer à accueillir le mois du Ramadan dans la bonne humeur.
«Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait toujours en cette période chez notre voisine qui invitait presque toute les femmes du quartier pour célébrer la Chaâbana. Chacune d’entre elles préparait des mets que nous partagions à la maison dans une ambiance de folie. On passait l’après-midi et la soirée à chanter, danser et rigoler. Mais au fil des ans, ces femmes ont commencé à délaisser cette belle tradition et étaient moins nombreuses au rendez-vous. Cette année, j’ai décidé de prendre le relais et c’est moi qui organise le festin de la Chaâbana. J’ai invité mes amies, mes cousines, mes tantes et nous nous sommes beaucoup amusées. Ma mère et mes deux filles étaient très heureuses. Je pense que dorénavant, je vais organiser cette fête tous les ans», confie Sanâa, 36 ans, mère de famille.
Depuis quelques années, cette tradition séculaire de Chaâbana a commencé à se perdre, surtout dans les grandes villes. Cependant, de nombreux restaurant, hôtels et traiteurs organisent chaque année en cette période des soirées Chaâbana animées par des groupes de musique, des orchestres marocains et des troupes de danseuses chaâbi et d'oriental.
Le tarif de ces soirées 100% femmes varie entre 150 et 300 DH et inclut également des buffets à volonté, des défilés de mode (traditionnel en général), des tatouages de henné… «Nous avons remarqué que les femmes sont de plus en plus attirées par ce genre d’événements. C’est la troisième année que nous organisons la fête Chaâbana et à chaque fois nous recevons plus de réservations.
Le jour de la fête, nos clientes profitent, entre amies, en familles ou même avec des inconnues, d’une soirée inoubliable qui réunit une centaine de femmes partageant un moment de pur plaisir et ravies du programme que nous leur concoctons», affirme un responsable dans un restaurant à Casablanca.
