Éco-Conseil : Quelles sont les lignes directrices courantes pour préparer un bon plan d’affaires ?
Jihane Benslimane : Il semble essentiel de décrire en détail le projet, l’équipe de gestion, le marché, le produit et les valeurs que souhaitent installer les dirigeants. Ensuite, il est indispensable de réaliser une étude réelle de marché qui permettra de donner une estimation des ventes et, par conséquent, du chiffre d’affaires. Ce marchéage permettra également de définir la bonne stratégie et sa mise en œuvre par scénario.
Il est conseillé de sélectionner l’hypothèse la plus pessimiste pour imaginer le déploiement le plus pertinent de la stratégie et le management.
L’objectif du business plan n’est pas de prédire l’avenir, mais de comparer les options stratégiques qui s’offrent à l’entreprise et d’en mesurer les impacts et les risques au niveau commercial, de la production et financier. Cet écrit devrait exister dans toute entreprise (petite comme grande) et être régulièrement actualisé afin de permettre aux managers d’examiner la cohérence entre la stratégie adoptée, les actions mises en œuvre et les résultats obtenus.
Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que l'on peut retrouver dans un plan d’affaires ?
Tout d’abord, il est important de rappeler que le plan d’affaires est destiné aux collaborateurs en interne comme à des partenaires externes. Cela signifie qu’il doit être rédigé dans un langage accessible à tout le monde et avec une explication permanente des spécificités techniques.
Ensuite, au travers des différentes missions que nous avons eu l’opportunité de traiter chez nos entreprises clientes, nous pouvons retrouver une erreur fréquente : le manque de détail dans l’étude de marché et l’absence de démarche structurée en ce sens.
Nous comptons également un axe d’amélioration sur le marché : l’importance des critères du produit. En effet, la majorité des porteurs de projet sont convaincus par leur produit ou leur service. Ils pensent que les prospects le seront automatiquement. Or, nous pouvons avoir le produit le plus performant, technologiquement, du marché, mais qui n’est pas forcément d’une grande utilité pour le prospect. Il faut également rappeler qu’un business plan n’est pas uniquement une succession de tableaux de bord, mais surtout une cohérence dans la stratégie donnant lieu à une véritable chaîne de valeur et de ce fait à la création d’une valeur ajoutée. Il n’est pas prioritaire de donner des explications dans le détail. La simplicité dans la rédaction est à favoriser. Nous remarquons également que plusieurs chefs d’entreprise ne prennent pas le temps de rédiger une courte description du modèle opérationnel ou de gestion. Or, il est essentiel de montrer que le projet a été analysé sous toutes ses formes pour anticiper toute charge ou contrainte inattendue.
En effet, certains chefs d’entreprise font le choix d’anticiper une seule hypothèse. Or, nous conseillons d’imaginer trois hypothèses. Les bases de la stratégie doivent provenir du choix du scénario le plus pessimiste.
En conséquence, le planning des actions décidé doit également être défini de manière pessimiste. Ceci donne une plus grande marge de manœuvre dans l’exécution et de ce fait produit moins d’écarts de délais et de résultats.
